Critique de Fatal par binnie
Voir FATAL, c'est comme aller chez un gynécologue une froide journée de janvier, franchement, ni plus, ni moins. Ce n'est pas agréable, mais bon, comme ça c'est fait.
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le 24 juin 2010
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7
Michaël Youn s'est fait connaître au début des 2000's en animant le Morning Live sur la sixième chaîne, le plus souvent nu et avec un porte-voix. Puis il a envahi le cinéma avec son lot de casseroles avariées, allant de La beuze (Desagnat, Sorriaux, 2003) à Iznogoud (Patrick Braoudé, 2005), en passant par Incontrôlable (Raffy Shart, 2006). Au fil du temps, ses activités télévisuelles et cinématographiques lui ont permis de se lancer dans la chanson avec des personnages fictifs. Parmi eux, Alphonse Brown, les Bratisla Boys et bien évidemment Fatal Bazooka, personnage qu'il a longuement alimenté à coup cagoules et de mauvaise foi nocturne.
Youn finit par en faire le héros de sa première réalisation, continuant d'explorer la personnalité du concurrent du lance-roquette. Si vous recherchez de la finesse dans Fatal, vous faites fausse route car le film est à l'image de son personnage principal : un rappeur particulièrement vulgaire entouré de personnages qui le sont tout autant. D'autant que Youn ne se prive d'absolument rien, à l'image de cette dégustation de saucisses bien gratinée.
Mais contrairement à des films dans lesquels il a joué précédemment, Youn vise juste, montrant un milieu de la musique caricatural avec son lot d'artistes tous plus racoleurs pour vendre des disques. Car si Bazooka n'est pas triste, on peut en dire autant de son concurrent Chris Prolls dont un des titres les plus connus est C'est la fête dans mon slim. Un chanteur écolo jusqu'au bout des ongles, mais vegan quand ça l'arrange (l'image de marque tout ça tout ça). Les parodies d'artistes comme Renan Luce, Raphaël et de n'importe quelle star du rnb français ont évidemment pris un petit coup dans la tronche depuis 2010 (le paysage musical a changé), mais les plus vieux risquent de bien s'amuser en les écoutant ("trahie par mon chien qui est en fait une chienne"). La parodie des Enfoirés (groupe que côtoie Youn depuis), bien que charcutée dans le montage (la scène intégrale est géniale), est même d'une subtilité incroyable. On voit quand même des chanteurs essayer d'avoir la lumière sur eux ou se trémoussant tout sourire alors qu'ils chantent une chanson contre la pédophilie et la zoophilie.
Fatal est un film qui se sert intelligemment de la vulgarité de ses personnages et de son univers, au contraire d'être un film vulgaire (ce que sont généralement les films avec Youn). La partie à la montagne n'est pas forcément la plus passionnante du film et a même quelques longueurs, mais elle a aussi son lot de scènes cocasses (cf la scène chez Armelle et sa réplique mémorable "Tape dans le fond, j'suis pas ta mère"). On peut regretter quelques emprunts à droite et à gauche (notamment à Hot rod d'Akiva Schaffer), mais Fatal est une comédie convaincante et bien jouée.
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Créée
le 24 avr. 2020
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