Le moins que l'on puisse dire, c'est que Michael Youn est un gros bosseur !!!!
Apôtre de la « sous culture trash et vulgaire », il a réussit à s'offrir une place de choix dans le star system français en jonglant entre la Télé, les one man show, la musique et le ciné.
On ne vend pas des millions de disques et de ticket d'entrée de ciné par hasard tout comme on ne remplit pas les salles de spectacles et on fait grimper l'audimat en se tournant les pouces.
Ce coté bosseur acharné transparait de la première réalisation de Michael Youn .
Alors qu'il s'était illustré comme une émule de Jackass , Fatal montre une dimension que ne renierait pas non plus Ben Stiller !!!
Par bien des cotés Fatal ressemble au cultissime Zoolander, qui voyait Ben Stiller et Owen Wilson s'affronter pour le titre du mannequin homme de l'année à grand coup de vannes régressives, d'humour au cinquième degré repoussant les limites du bon gout et du fou rire.
Avec son histoire improbable de rappeur à la Puff Daddy qui se voit voler la vedette par un chanteur d'électro abominable aux yeux de son public et de son directeur de label .
Ce pitch est un prétexte pour Youn de se lâcher une fois de plus en caricaturant à l'excès l'imagerie des rappeurs West coast ,dont les clips pleins de bimbos, de voiture de sport, de magnum crystal Roederer , de manteaux de fourrures et de dollars dégoulinant des poches des mecs ou des strings de s créatures de rêves inondent l'abominable chaine MTV.
Cette imagerie dégoulinante de ce que le star system peut offrir de plus bling bling typiquement US est confrontée à la caricature corsée des discours puissamment intellectuels recueillis lors de reportage pris sur le vif à la sortie d'un lycée des banlieues poubelles qui bordent les grandes villes françaises.
Michael Youn incarne lui-même Fatal Bazooka, ce mélange hybride de Nicolas Anelka, Puff daddy et du Toufik d'Eli Seimoun .Il prouve même par là qu'il est un acteur assez fascinant.et que l'on se plairait à attendre dans un autre registre.
Mais au-delà du pitch, qui emmènera notre rappeur faire un voyage initiatique en haute Savoie, le film est un prétexte à une succession de gags et de vannes délirantes. En effet il ne se passe pas 30 secondes sans une vanne ou un gag .
Bon ou mauvais, drôle ou pas drôle ces vannes et ces gags restent particulièrement débiles et affligeants, puisque Youn se donne un mal incroyable pour qu'aucune de ses vannes ne passent la limite du bon gout et reste irrémédiablement vulgaire , scato et en dessous de la ceinture..
Mais un tel acharnement finit par forcer l'admiration et surtout à faire rire aux éclats !!!
On sort de la salle avec une pointe de culpabilité d'avoir autant marcher dans ce sommet régressif, mais en se disant qu'on s'est quand même bien plus marrer que lors du dernier Woody Allen ou du dernier marivaudage de Pascal Thomas ( mon petit doigt m'adit, la dilettante...).
Bien sur je déconseille à quiconque d'emmener ses grands parents voir ce film tout comme les lecteurs du monde diplomatique, les abonnés de la cinémathèque, les fanatiques de la pléiades et les docteurs en lettre classiques.
Il est aussi fortement déconseillé d'amener une target voir le film, ca risquerait de tourner court pour vous
Ne le conseillez pas non plus à vos enfants si vous en avez.
Bref allez y entre potes et vous en vantez pas en n'ayant peur de rien et vous allez bien vous marrer, même si l'on est un peu abasourdi par tant de bassesses.
Michael youn ne s'affirme pas seulement comme le fils dégénéré de Jackass, et Ben stiller ou le frère d'Harold et Kumar puisqu'on retrouve aussi chez le coté no Limit des Monty Pithon et la finesse assumée de bud spencer et le coté déjanté des chorégraphie des Blues Brothers..
Vous l'aurez compris les âmes sensibles devront s'abstenir à moins de ressortir souillé de ce spectacle bien trash