Je voulais aimer Faults. Réellement. Projeté au Forum des Images pendant l’Etrange Festival et nulle part ailleurs outre-Atlantique, pour le coup, Faults est le premier film de Riley Stearns.
Clairement, le film de Riley Stearns marche excellemment bien pendant une grosse heure, tant qu’il reste une comédie extrêmement noire dominée par l’interprétation du génial Leland Orser, impérial en écrivain raté, orgueilleux et franchement pathétique, issu d’un (bon) film des frères Coen. Sa rencontre avec Mary Elizabeth Winstead est très réussie, tout comme ses interactions avec ses créanciers joués par les excellents Jon Gries et Lance Reddick. A ce moment-là, le film est mordant et s’il n’a rien d’original, il reste tout à fait diverissant et pour un premier film, c’est plutôt remarquable. Et là, c’est le drame. Le film change d’un coup de personnage fort et, délaissant l’excellent Leland Orser, passe sur Mary Elizabeth Winstead. Ceci ne serait pas un problème tant elle est une excellente actrice constamment mal utilisée. Mais ce tournant de l’intrigue affreusement malencontreux semble si mal géré et si peu intéressant que le film s’écroule totalement, devenant d’un coup terriblement sérieux et perdant tout son second degré qui faisait clairement le charme de Faults une heure durant…
Faults est donc la preuve qu’on peut planter un film en quelques minutes, avec un mauvais choix qui en entraîne d’autres et qui détruit tout ce qui a été entrepris auparavant. C’est tellement dommage…