Malgré le manque d'originalité et de suspense, on pouvait s'attendre à un film prenant.
Le ton des premières scènes est surprenant, proche de l'absurde, amusant, porté par un très bon Leland Orser, dans un rôle digne de William H. Macy dans un film des frères Coen. La suite est malheureusement particulièrement plate.
Le scénario est bien construit, à défaut d'être original. On s'attend très vite à une sorte de remake de Holy Smoke (mais sans Keitel et Winslet...) et à une lutte psychologique et une joute verbale de haute volée entre les deux protagonistes. Mais c'est bien là le plus gros défaut du film : ses dialogues. Ils sont creux, simplement fonctionnels, et associés à une direction d'acteurs inexistante, ils plombent chaque scène. Nulle intensité. Le spectateur regarde les acteurs regarder le scénario se dérouler sous leurs yeux, sans leur concours.
Une sous-intrigue qui lorgne du côté de David Lynch vient se greffer à l'histoire principale, avec une obscure histoire de dette d'argent à honorer, comme par hasard, sous les 48 heures. Une péripétie dont la justification n'apporte pas grand-chose au film.
S'en passer aurait permis au scénariste de se pencher un peu plus sur les échanges entre Orser et Winstead.
Le dénouement arrive enfin, plus ou moins conforme à ce que l'on attendait, vaguement déprimant, mais plutôt du fait que l'on regrette le manque de hauteur, de justesse et de profondeur de l'ensemble qu'à cause du destin des personnages, les acteurs et la caractérisation ne parvenant à aucun moment à susciter notre empathie.