L'art d'aimer

Première incursion de ma part dans la filmo du prolifique Neil LaBute, figure du cinéma US indépendant, qui se fit connaître à la fin des années 90 avec le film "In the company of men".

Je dois dire que j'ai eu du mal à entrer dans cet univers très théâtral - "The shape of things" étant à l'origine une pièce de LaBute, jouée à Londres deux ans plus tôt avec les mêmes comédiens. Respectant la structure de la pièce, le film est constitué d'un petite dizaine de longues séquences (autour de seulement 4 personnages) - les deux-trois premières n'étant ni très drôles ni très accrocheuses.

Pourtant, l'intérêt du spectateur finit par croître, à mesure que les personnages se dévoilent et que la situation évolue, jusqu'à une scène finale aussi ébouriffante qu'inattendue, qui vient remettre en perspective l'ensemble des évènements - et donner tout son sens au récit de LaBute.
Ce final twist spectaculaire n'est évidemment pas gratuit (on n'est pas dans un blockbuster), mais vient questionner des notions telles que l'art, la morale, l'image de soi (auprès des autres et auprès de soi-même)...

Film de comédiens par excellence, "The shape of things" repose beaucoup sur la performance du couple principal : incarnant une étudiante en arts plastiques très sûre d'elle, la piquante Rachel Weisz signe une prestation convaincante, tandis que Paul Rudd, grimé et enlaidi dans la peau d'un brave type coincé et influençable, se montre particulièrement inspiré.
La blonde Gretchen Mol et le discret Frederick Weller complètent la distribution, déjà bien rodée par des dizaines de représentations au théâtre.

Sans être une œuvre marquante, "The shape of things" reste une curiosité à découvrir, tant il est rare de croiser un film aussi singulier, à la croisée du drame existentiel et de la comédie sentimentale.