Le pacte est signé !

Il est très important de connaître ses attentes vis-à-vis d'un film avant de le regarder ! Par exemple, qu'attendais-je de "Faust" ? Je me suis dis : "tiens on dirais un film de série Z un poil nanardesque et complètement débile !".
Au final je suis tombé sur un film de série Z un poil nanardesque MAIS avec plus de profondeur que prévu...

SCENARIO:
John Jaspers a tout perdu en une nuit ! Alors qu'il s'apprêtait à mettre fin à ses jours, un étrange individu répondant au nom de M l'aborde et lui fait une proposition des plus alléchante : plus de puissance pour accomplir sa vengeance sans limite. Mais sa rencontre avec une gentille psychiatre le fait douter... pour la protéger des ténèbres qui rôdent autour de lui il deviendra le Faust !
A la base "Faust" est un comics très sombre, une sorte de mix entre Spawn et Blade ! Le moins qu'on puisse dire c'est que le film est aussi malsain que violent !
On se retrouve en face d'un film qui travaille beaucoup son univers et son ambiance mais qui a du mal à raconter une histoire construite...
Le film met donc en scène une sorte d'anti-héros dark qui va tuer plus de gens qu'il ne va en sauver et qui doit lutter pour ne pas perdre son humanité. La formule marche relativement bien malgré pas mal de défauts scénaristiques.
Malheureusement plus le récit avance plus c'est le foutoir... Les choses s'enchaînent de manière brusque et sans prendre le temps de poser les dilemmes appropriés.
Cependant je note un travail très intéressant au niveau de la mise en scène. Cela montre que le réalisateur tenait réellement à ce projet et voulait le mener quelque part.
Au final je pense que le film mérite un 5/10 mais je lui accorde un point bonus car j'aime son univers tordu et j'apprécie qu'il parte à fond dans le glauque et le dérangeant !

VISUEL:
L'esthétique globale du film est sombre et malsaine, mais c'est parfaitement approprié au genre exploité. On assiste à une mise en place cauchemardesque bardée de cérémonies satanistes et de créatures immondes et répugnantes !
Il est difficile d'adhérer au style mais l'ambiance est travaillée et parfaitement cohérente avec le ton du film. Si vous appréciez les œuvres sombres qui osent aller au maximum de leur aspect glauque : ce film est fait pour vous !
Les décors sont oppressant et appuyés par un éclairage bien pensé. Les costumes et maquillages sont assez cools dans l'ensemble : le costume du Faust est à cheval entre le kitsh et le badass (malgré des cornes en plastiques qui bougent et une cape plutôt ridicule). Les autres effets réels sont suffisamment convaincants pour se laisse porter par l'intrigue.
Il n'y a que très peu d'effets numériques... et c'est tant mieux puisque nous sommes alors dans la période où le numérique n'est pas encore au point pour les films de ce genre...

ACTEURS:
L'acteur qui joue Jaspers est en demi-teinte... Parfois il livre une bonne interprétation, tout en nuances, et d'autres fois il cabotine comme pas permis... Le personnage en lui-même a une bonne histoire malgré une présence trop courte en tant que Faust (ce qui est ballot puisque c'est le titre du film...).
La psychiatre est un personnage attachant et plein de bonne volonté. Son actrice est assez bonne et elle se permet plusieurs variations dans son jeu. Le seul souci vient de sa romance avec Jaspers qui semble arriver trop vite.
M est interprété par le délicieux Andrew Divoff ! Si vous connaissez "Wishmaster", vous savez à quel point cet acteur excelle pour jouer les excentriques démoniaques ! Il surjoue souvent mais c'est finalement le style avec lequel il est le plus à l'aise. Son personnage est parfait de malveillance et de sadisme (sans être du même niveau que le Wishmaster).

DEFAUTS ? :
- Beaucoup d'acteurs surjouent... cela ne nuit pas forcément au film mais ça peut en déranger certains...
- Le Faust aurait dû être plus présent pour réellement marquer les esprits.
- Quand on arrive au dernier tiers du film, on perd pas mal en compréhension et on peut décrocher.
- Si la plupart des effets techniques du films sont réussis, tous ne sont parfaits pour autant...
- Défaut qui n'en ai pas vraiment un : tout le monde n'accrochera pas au délire ou à l'ambiance de cette oeuvre.