J'avoue ne pas oser lire l'oeuvre éponyme de Goethe... j'ai de telles attentes envers Faust que j'aurais peur d'être déçue, qui plus est, par l'un des plus grands écrivains romantiques qui soit.
Ayant tendance à croire que le pouvoir de création d'émotions des mots était supérieur à celui des images, je me suis vue détrompée par le Faust de Murnau.
L'oeuvre est sublime du début à la fin tant par ses images que par la philosophie qu'elle dégage.
Mais l'une d'entre elles m'est restée en mémoire avec plus de clarté, aussi belle que déchirante. C'est celle où Gretchen berce quelques fétus de paille dans la prison, croyant retrouver son bébé mort. La tendresse désespérée de ce geste donne un sens nouveau à la notion de tragédie. Rarement une telle intensité de souffrance et de douceur mêlées est atteinte dans de tels moments...