Un homme d'une trentaine d'années quitte son domicile familial, et sa mère possessive, pour tenter sa chance à Bonn pour devenir écrivain. Dans le train qui l'y emmène, il va croiser plusieurs personnes qui vont lui inculquer certaines leçons de vie.
Faux mouvement est le cinquième film réalisé par Wim Wenders, et on y trouve côté road movie qu'on reverra dans son œuvre, même si c'est à travers la RFA. On va dire que le résultat est assez abstrait, avec énormément de voix off qui assument son origine littéraire, et si on devait résumer l'histoire, ça serait le parcours initiatique d'un homme qui n'était jamais sorti de chez lui. Il va donc rencontrer une jeune femme (Hanna Schygulla), un aspirant poète (Peter Kern, exacte fusion entre Jacques Villeret et Richard Bohringer !), un vieil homme au passé trouble (Hans Christian Bech), et surtout une fille d'une douzaine d'années qui l'accompagne, muette, créditée en tant que Nastassja Nakszynski, mais qu'on connait en tant que Nastassja Kinski dans son premier rôle au cinéma.
Je ne dirais pas que le film est chiant, mais un peu quand même car ça n'arrête pas de parler, de parler, et encore de parler pour ne pas dire grand chose, sauf que la vie est difficile, et surtout, on sent déjà que Wim Wenders aimait la pose tant certains plans ressemblent à des tableaux. Ou à des toiles mortes tant il ne se passe pas grand-chose, si on excepte quelques beaux moments comme la ballade du groupe sur une route, ou la rencontre chez le faux oncle de Peter Kern, un homme qui souhaite se suicider. Et il y a surtout une scène d'amour, impliquant déjà le très jeune âge de Kinski, qui serait impossible à tourner aujourd'hui...
J'ai souvent du mal avec les premiers films de Wim Wenders, car on sent déjà le côté affirmé sans trop offrir au public, car je vois Faux mouvement comme quelque chose de fermé dans un sens, mais qui annonce ce côté voyage si cher au réalisateur...