En regardant «Favelas, on peut difficilement faire l'impasse sur des films comme Slumdog Millionaire ou La Cité de Dieu. On y pense au moins un peu. Puis, assez vite, «Favelas» arrive à nous faire oublier ses "semblables" durant environ deux heures, et pendant ces deux heures on fait la connaissance d'une bande de gamins frivoles dont l'insouciance va les pousser - et avec leur consentement - dans des emmerdes.
Le film n'est pas criant de réalisme, il est même très cucul par moment, ce qui a tendance à en faire souffler certains, et moi le premier. Mais l'histoire, malgré une surchage de situations exagérées, est intéressante à suivre car elle fait le choix de se centrer sur un jeu de pistes - sûrement très facile à prévoir, certes - qui s'étend sur tout Rio de Janeiro. Il est donc difficile de bouder son plaisir face à une ambiance réussie, notamment grâce à des décors et des détails parfois poussés à l'extrême.
Là où ça chiffonne quelque peu, c'est au niveau de cette "compassion" pour les enfants... leur amitié, leur misère, qu'on voudrait presque nous imposer telle qu'elle est, plutôt que de nous laisser la discerner ou la comprendre le plus naturellement du monde. Bien qu'il se laisse regarder avec le plus grand des entrains, et même s'il conviendra sans nul doute au public qu'il cible, «Favelas» est un bon thriller impétueux mais qui manque encore de folie et, à l'image de ses mini-héros, n'a pas la force qu'il faut pour nous foutre le genre de baffe dont on se souvient au petit matin.