Où ça nous mène, la folie des hommes.

Voilà, il fallait que ça arrive un jour, mais avec la vision de Fear and Desire, j'ai vu la totalité de la filmographie de Stanley Kubrick.
Premier film (certains diront essai) d'une œuvre extraordinaire, c'est un brouillon de l’œuvre de son réalisateur, où quatre militaires sont en territoire ennemi et veulent rentrer chez eux, au sein d'une forêt.

Le budget du film étant minuscule (les voix ont été rajoutés en postprod), Kubrick n'a pas eu les moyens de faire le film antimilitariste qu'il aurait voulu. Donc, les contrechamps sont parfois bizarres, les plans peuvent paraitre très rapides, mais il y a déjà une certaine plastique (le blu ray édité par Kino présente le meilleur master du film), avec de très beaux plans figés sur des cadavres de soldats abattus, et cette idée du soldat meurtri psychologiquement sera bien plus développée dans Les sentiers de la gloire ou Full metal jacket.
A ce titre, la seule présence féminine sera la clé de cette folie ; détenue et surveillée par un des soldats, celui-ci se met à délirer de plus en plus, au point de la désirer.

Kubrick avait raison dans le sens que c'était son film le plus faible, mais il n'est pas à jeter, dans le sens où c'est une œuvre matricielle d'un géant du cinéma.