Tim et Chloé vivent à la marge, entre esprit hippie et quotidien de squats, ils filent leur amour en fuyant manifestement quelque chose, avec eux leur fille Tommy qui est de moins en moins réceptive aux histoires abracadabrantesques que son père lui raconte.
C’est l’histoire d’une fuite en avant dans laquelle c’est l’enfant qui tient le rôle involontaire de maturité, et au fur et à mesure cette normalité les rattrape et les choix pris autrefois et aujourd’hui construisent peu à peu leur destin.
Énergique sans être fatigant, emprunt d’une poésie touchante, flirtant avec le surnaturel sans tomber dans le too much, un film qui navigue dans plusieurs genres avec bonheur.
Casting très juste, des personnages à la fois tendres et profonds auxquels on s’attache, chaque comédien tire admirablement toute la sève Pio MARMAÏ le père lunaire, Camille RUTHERFORD illumine l’écran et la jeune Rita Merle sur qui repose une grande partie de la narration est admirable de justesse.
La mise en scène ose des choses plaisantes, comme par exemple cette idée originale d’avoir les sons du film prise sous le prisme de la gamine avec ces silences troublants lorsqu’elle met son casque anti bruits.
Un vrai plaisir inattendu qui hélas pour lui est sorti en cette période trouble et pour lequel Bruno MERLE aura du attendre 13 ans pour pouvoir le réaliser, je ne saurais trop vous recommander de voir ce long métrage original et par la même occasion de redonner une chance à son premier film qui avait été injustement traité par la critique Héros (2007).
Et il y a un astronaute qui sert de conscience et évoque le Jiminy Cricket de Pinocchio pour une scène magique joué par ORELSAN.