Curieux film que ce Roma qui aborde son sujet avec une manière avec laquelle Fellini ne m'avait pas habitué. C'est un essai cinématographique qui regroupe à la fois la fiction au documentaire avec une touche personnelle, presque autobiographique du cinéaste.
Federico Fellini n'utilise ici aucun schéma classique de narration, nous sommes plus dans la narration éclatée, les diverses époques se mêlent dans un ordre non chronologique et les passages fictifs succèdent aux passages réels brutalement. C'est une oeuvre en partie autobiographique comme j'ai pu le citer précédemment, Fellini y raconte notamment son enfance et à travers la peinture de Rome, sa ville, il nous transmet en quelque sorte une partie de sa vie à travers le lieu qu'il fréquente.
Le concept est intéressant et il y a de vraies idées de cinéma, la mise en scène est intéressante dans sa globalité et le propos satirique de l'oeuvre est délectable. Ce film est à la fois une déclaration d'amour pour Rome, ses monuments, son côté artistique mais aussi une critique envers ses habitants qui ne l'embellissent pas mais qui pourtant participent en quelque sorte à son charme. La religion aussi subit sa petite critique comme c'est le cas dans quelques films de Fellini (Ne citons que Les nuits de Cabiria) et ce fameux passage du défilé ecclésiastique est à mourir de rire, ce cinéaste n'avait vraiment pas froid aux yeux.
Le film fait également écho au cinéma, au théâtre, au monde du spectacle en général qui fascine Fellini mais également à la paresse intellectuelle de ses spectateurs.
Je n'ai pas autant aimé que ses oeuvres de fiction (huit et demi est pour moi un monument, un chef d'oeuvre) mais force est de constater qu'il s'agit là d'un film réfléchi, filmant une Rome rêvée mêlée à la réalité qui s'éloigne des fantasmes du cinéaste. C'est un bon film pour ma part mais avec le recul je pourrais revoir mon opinion à la hausse. A voir.