Federico Fellini nous montre sa vision de Rome avec cette oeuvre. Forcément décadente (mais pas trop), nostalgique, drôle, hystérique et baroque. Les protagonistes sont laids, ils hurlent, chantent, bouffent, ça n'arrête jamais de gesticuler et de crier, des centaines de figurants ayant tous quelque chose à faire dans l'image, on retrouve cette constante dans tous les films des années 70 du maître. L'art de la composition de plan, Fellini maîtrise cela à la perfection avec les lumières "sombre", les couleurs opaques et des décors profonds et hauts ainsi que détaillés, d'autant que l'objectif est en mouvement perpétuel, jamais de pause. Le film ne raconte rien en particulier, on dirait une suite d'évocations, de souvenirs et de sketchs mettant en avant la ville, les bordels, les travaux du métro sans arrêt stopper par les découvertes, les autoroutes inondés (dans les deux sens du terme), les palais poussiéreux et une myriades d'autres endroits fantasmés. Encore une fresque complètement folle et à l'imaginaire fournit signée par ce génie italien.