L'un des plus plus célèbres titres de Pedro Almodóvar que je ne découvre que maintenant : hérésie ! Pourtant, j'avoue ne pas être totalement enthousiaste. Certes, on retrouve presque d'emblée l'univers du réalisateur, notamment à travers cette utilisation très intense du rouge, cet univers très féminin, ces dialogues souvent piquants, le soin apporté à la mise en scène étant évident, à l'image de ces plans ou de ces mouvements de caméra souvent élégants. L'occasion aussi, pour moi, de découvrir Carmen Maura jeune, belle, « sexy », dans un rôle séduisant, complexe, lui permettant d'exprimer son grand talent.
Certains seconds rôles ne sont pas en reste, Julieta Serrano et Maria Barranco en tête. Cela s'emballe dans la dernière partie, où les rebondissements s'enchaînent, sans que le cinéaste ne se départisse de son sens de l'humour, s'amusant de ce « théâtre de la vie », à l'image de ce séduisant décor factice ôtant toute notion de réalisme à l'histoire. Mais bon... L'analyste présent dans la salle avait beau nous expliquer à quel point tout était génial et hilarant, j'y ai été beaucoup moins sensible que lui. On sourit, certes, quelques mises en abyme sont drôlatiques (la pub Ecce Homo!), mais de là à y voir une profondeur, une subtilité de tous les instants, je n'irais vraiment pas jusque-là.
J'ai même trouvé ça un peu pesant, parfois, notamment cette histoire de terroristes chiites que j'ai trouvé aussi naze que rajouté, certains personnages, comme ceux d'Antonio Banderas ou Rossy de Palma, apparaissant en dessous de leur potentiel. La dimension théâtrale ne m'a pas non plus convaincu, la trouvant trop surlignée et pas franchement indispensable à la tenue du récit (à une poignée d'exceptions près). Maintenant, peut-être n'étais-je pas dans les meilleures dispositions pour l'apprécier, l'œuvre restant intéressante à suivre et (surtout?) à analyser. Bien que donc content de l'avoir vu (qui plus est au cinéma!), « Femmes au bord de la crise de nerfs » ne deviendra pas un de mes Almodóvar préférés.