Laissons les chiennes à Boyer
Autant vous dire tout de suite qu'on nage dans l'improbable et le saugrenu. D'abord, un prétexte bidon : Michel Simon, le célèbre astronome prix Nobel, capte par inadvertance le message téléphonique d'une jeune femme menaçant celui qu'elle croit être son petit ami de suicide s'il ne vient pas le soir même à minuit dans une boîte de nuit. Partagé entre sa découverte concomitante d'une nova et quelques légitimes inquiétudes, le bon vieillard se décide finalement à enquêter sur place, fort d'une voix et d'un prénom masculin...
Dans la boîte de nuit, dirigée de main de maître par Henri Génès, c'est la première d'un tout nouveau spectacle, et l'enquête se passe au gré des différents numéros de music-hall, en fait, elle s'arrête même sagement pour nous faire profiter de chaque numéro, puis reprend comme si de rien n'était...
Ray Ventura au scénario et présent dans le film à la tête de son orchestre invite ses amis à venir présenter leurs talents : Robert Lamoureux raconte un sketch, Patachou chante "Brave Margot", on croise Sacha Distel, Roger Pierre et Jean-Marc Thibault et un joyeux bordel parfois surréaliste, comme ce défilé de jeunes filles aux seins nus déguisées en différentes races de chien sous un commentaire pour le moins déconcertant...
Le rythme du film en prend quand même plein ma figure, et faut se taper les numéros ratés jusqu'au bout... Mais bon, l'ensemble se regarde avec bonhommie, surtout qu'il y a ce moment particulièrement savoureux où Michel Simon se met à imiter l'accent snobinard de Micheline Dax... Rien que pour ça, je suis content de ma séance.