Fenêtre sur cour, c'est un huis-clos, un film policier où l'enquête pourrait a priori ne pas avoir besoin d'être et le maître absolu du cinéma sait très bien en jouer pour nous faire douter, pour nous faire interroger nous-même et c'est là tout son génie ainsi que tout l'intérêt de ce film qui, a priori, semblerait ne pas en avoir.
Un film d'espionnage, dans un certain sens; un film de voyeur, une fenêtre sur le cinéma hitchockien et aussi l'un de ses chefs d'œuvre et l'un de ses représentants les plus sûrs avec ce 40ème long-métrage du Maître, qui nous propose une fenêtre sur tant de choses et son cinéma en premier. Une réflexion sur le genre du huis-clos, d'un policier qui n'aurait pas dû être un film policier et un film qui joue remarquablement bien sur les apparences. (tant pis les grosses ficelles théâtrales...).
Pour ma part, un de mes Hitchcock préférés (sans doute derrière les Oiseaux) et incontestablement un des chef d'œuvres de ce cinéma qui ne fait la plupart du temps qu'observer et dresser une atmosphère. Ici, une atmosphère qui joue que ce jeu sur les apparences, sur l'observation, sur la mise en abîme du cinéma d'Hitchcock, qui en font un spécimen intéressant et prenant même si le suspens n'est pas forcément ce qui définirait ce film de prime abord ou alors un suspens à la Hitchcock, qui n'a jamais cessé de jouer sur les sentiments que l'on peut ressentir face aux atmosphères qu'il concotte.
Film à revoir pour:
1/s'imprégner de cette atmosphère que j'adore avec ce huis-clos "actif"
2/appréhender la complexité de ce film pluriel, hitchockien par excellence
3/le simple plaisir de voir un des films les plus aboutis du maître