Considéré par beaucoup comme l’un des meilleurs films d’Hitchcock, « Fenêtre sur cour » m’a énormément plu, dans la forme comme dans le fond, dans l’idée comme dans le traitement.
Le film raconte l’histoire d’un reporter contraint à l’immobilité dans son appartement à cause d’une jambe cassée et qui tue le temps en observant ses voisins depuis sa fenêtre, jusqu’à suspecter la présence d’un assassin dans le bâtiment d’en face.
J’ai aimé l’intrigue et le suspens qui monte en crescendo. J’ai aimé l’histoire qui pousse le public à mener son enquête. Comme toujours, le réalisateur adore nous mener en bateau, on croit en la théorie du reporter, puis on y croit plus, puis on y croit de nouveau, et tout cela nous fait tourner la tête. L’ambiance est plaisante. Les personnages sont très bien définis. Le tout est un huis clos qui semble parfois s’affranchir des règles du genre, sans véritablement le faire.
Tout ici semble paradoxal. Le rythme est un peu lent, et très monotone, et pourtant si intense, il ne nous perd jamais (je ne sais pas par quel miracle). L’histoire est trop simple, mais incroyablement bien ficelée. Le crime nous parait trop quelconque et pourtant hors-norme… Un véritable champ contrechamp dans la technique comme dans l’intrigue. Je ne suis pas un spécialiste, mais le résultat est très significatif même pour un spectateur lambda comme moi.
Le duo d’affiche est sublime. James Stewart est magnifique, c’est une véritable révélation pour moi et plus je vois les films dans lesquelles il joue plus je l’apprécie. Grace Kelly est belle, bien sûr, mais rayonnante, et surtout on ne voit qu’elle lorsqu’elle entre en scène.
La chose qui m’a le plus dérangé dans ce film c’est sa conclusion, trop conventionnelle, trop quelconque, à mille lieues de ce que nous a habitué le maitre du suspens. Dommage.
Le film est néanmoins exceptionnel à plus d’un égard, et d’une manière générale, j’ai beaucoup aimé.