«Scissors» de Frank De Felitta est un téléfilm américain sorti en 1991, avec Sharon Stone. Un an avant Basic Instinct qui propulsera l'actrice comme une icône de la femme fatale au cinéma, elle apparaîtra dans ce petit thriller aux inspirations très prononcées... «Scissors» fut diffusé en France pour la première fois dans le programme culte pour toute une génération: «Hollywood Night». On aurait tout lieu de penser à un thriller érotique... Pourtant, ce n'est pas le cas, et c'est peu dire.


Angie Anderson (Sharon Stone) est une femme dépressive de 26 ans, vivant seule dans son appartement qu'elle loue depuis 6 mois. Un jour, un homme barbu tente de la violer dans l'ascenseur, mais elle réussit à le repousser en le blessant avec une paire de ciseaux. Postulant pour du travail, elle reçoit une proposition et se retrouve enfermé dans un appartement témoin, avec un mort assassiné, une paire de ciseaux planté dans le dos.


Ce téléfilm est intéressant à visionner pour deux raisons : Sharon Stone joue le rôle d'une vierge dépressive de 26 ans (c'est peu commun), je ne m'attendais pas à ça. L'autre raison est l'intention très visible de Felitta de faire du De Palma sans les moyens. Les thèmes sont les mêmes : la perception de la réalité, l'identité double, le rêve... Dans la mise en scène, la musique est utilisé de la même manière, la présence de jumeaux, la scène de «torture mentale/hypnose» dans l'appartement refoule De Palma... mais sans le génie. Tout un pan de l'intrigue n'est présent que pour nous perdre, ça ne fonctionne pas tellement, les personnages ayant des personnalités très balisées et peu approfondies.


J'ai toujours trouvé les scénarios de De Palma souvent bancales, mais sa mise en scène épique, caricaturé et kitsch, ses split screen et ses cadrages m'ont toujours emporté. Ici, ce n'est pas De Palma derrière la caméra, donc on s'ennuie de temps en temps. Même si l'histoire reste prenante et mystérieuse, le rythme et l'installation de l'intrigue lente n'est pas compensé par une réalisation à la hauteur.


À voir pour la rareté de l'œuvre. Un hommage sincère au maestro Brian De Palma.

BaronDuBis
6
Écrit par

Créée

le 25 juil. 2021

Critique lue 133 fois

Baron du Bis

Écrit par

Critique lue 133 fois

D'autres avis sur Fenêtre sur crime

Fenêtre sur crime
pierrick_D_
4

Critique de Fenêtre sur crime par pierrick_D_

Une jeune femme est victime d'une tentative de viol.Comme la fille,qui suit une psychothérapie,est déjà très perturbée,son équilibre mental ne s'arrange pas,d'autant que l'agresseur semble toujours...

le 6 mai 2017

1 j'aime

Fenêtre sur crime
BaronDuBis
6

Un téléfilm De Palmesque.

«Scissors» de Frank De Felitta est un téléfilm américain sorti en 1991, avec Sharon Stone. Un an avant Basic Instinct qui propulsera l'actrice comme une icône de la femme fatale au cinéma, elle...

le 25 juil. 2021

Fenêtre sur crime
HenriMesquidaJr
3

Critique de Fenêtre sur crime par HENRI MESQUIDA

Un très mauvais téléfilm, inepte et insupportablement prétentieux. On pense à De Palma,à Hitchcock ou à un giallo des années 70. Mais au bout d'une demi heure on a qu'une hâte que ça se finisse. La...

le 20 févr. 2017

1

Du même critique

Sisu - De l'or et du sang
BaronDuBis
3

Tarantinade finnoise

Une tarantinade finnoise dont la seule originalité est de mettre à l’honneur– par la métaphore de l’irréductibilité du guerrier - l’insoumission de la Finlande à tous les empires totalitaires (URSS...

le 23 mai 2023

18 j'aime

8

Nope
BaronDuBis
3

Faussement énigmatique et structure narrative bancale.

Je suis abasourdi par l’engouement autour de ce film, qui apparemment, serait le dernier chef d’œuvre en date. « Intelligent » ; « Profond » ; « Critique radicale » ; etc.Le plus amusant, ce sont les...

le 27 août 2022

9 j'aime

3

Alucarda
BaronDuBis
9

El diablo del bis mexicano !

«Alucarda» de Juan López Moctezuma (accessoirement producteur de quelques films du grand Jodorowsky) est une des bobines culte du cinéma bis mexicain. Le moins qu'on puisse dire est que cette...

le 17 sept. 2021

8 j'aime