Monsieur et Madame "St-Malo-à-la nage-c'est-pas-d'la-tarte" ont un fils. Petit indice, c'est aussi le titre de ce film...
Après cette petite introduction hilarante, je vous présente ensuite un petit historique. La première fois que j'ai vu l'affiche du film, j'ai vu un taureau qui s'appelait Ferdinand, et la première réflexion que je me suis faite, c'est "tiens, encore un taureau qui s'appelle Ferdinand, quelle originalité! A croire que tous les taureaux s'appellent Ferdinand.". Je faisais référence bien sûr dans mon souvenir à ce court-métrage de Walt Disney de 1938 que j'ai vu dans mon enfance (pas que je sois si vieux, mais à une époque on avait des courts-métrages avant les films). Il faut croire que celui-ci a marqué mon esprit. Mais ce n'est pas un plagiat. Les deux œuvres se basent sur un livre pour enfant: The Story of Ferdinand de Munro Leaf.
En résumé, Ferdinand est un taureau espagnol qui préfère sentir les fleurs et est adepte de la non-violence et qui se désintéresse donc totalement de la corrida, alors que les autres taureaux avec qui il partage son enclos ne rêvent que d'être célèbres et de combattre le meilleur matador avant qu'il ne prenne sa retraite.
L'intrigue étant posée, quel est le résultat?
Blue Sky réussit le pari de parler de la corrida au plus grand nombre en évitant les scènes sanglantes. On n'évitera pas cependant le petit faux raccord d'une égratignure qui disparaitra les plans suivants. Peu importe. D'autant plus que les taureaux qui ne sont pas destinés à la corrida finissent à l'abattoir. Autre séquence qui peut faire arracher une larme aux enfants. Mais malgré tout, le film ne prend pas de réel parti sur la corrida, et chacun se fera ou gardera son avis sur la question. Mais le film n'est pas larmoyant, bien au contraire.
L'humour est véhiculé par différents personnages, et par quelques séquences assez délicieuses. Tout d'abord les 3 hérissons, qui ne sont pas sans rappeler la touche humoristique apportée par les pingouins de Madagascar. Ils font le taf, et très bien.
Ensuite, la chèvre Lupe, qui, même si son personnage est discutable dans son utilité, arrive à nous amener également quelques moments humoristiques sympathiques. J'aurais bien vu Chantal Ladessous personnellement pour ce doublage.
Et puis, il y a les chevaux allemands très détestables. Personnellement, j'aime à penser qu'ils sont directement inspirés de Karl Lagerfeld. Ils sont là pour nous offrir un intermède humoristique savoureux sur fond de Battle de danse. J'ai bien ri.
Il en est de même avec la présence du taureau Machina (je n'en dis pas plus à son sujet).
Malgré quelques ficelles un peu faciles au niveau de l'intrigue, Ferdinand est un film d'animation plutôt sympathique, avec une durée assez longue pour sa catégorie (1h46 min faut-il le rappeler), avec des moments assez drôles et quelques passages plus intimistes assez réussis, un bon petit récit sur la tolérance et la non-violence, des thèmes toujours d'actualité.
Et comme disait Jean Rochefort: "La corrida n'est en rien un combat d'égal à égal : le taureau se bat contre le chiffon rouge pendant que le torero, lui, combat l'animal."