Ferrari
5.9
Ferrari

Film de Michael Mann (2023)

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« Ferrari » était une arlésienne pour Michael Mann. Le projet sur le célèbre constructeur automobile italien, décédé en 1988, remonte à la publication au début des années 1990 de la biographie "Enzo Ferrari – The Man and the Machine" de Brock Yates (1933-2016). À cette époque, le cinéaste avait envisagé d’adapter l'ouvrage avec Robert De Niro dans le rôle principal. C’est aussi le retour du réalisateur à la réalisation d’un long-métrage après 8 très longues années d’absence. Autant dire que j’y allait avec enthousiasme même si mon intérêt pour la course automobile est assez inexistant.


Et là ! Catastrophe. Tout est absolument terne et morne. Presque atone. SI Enzo Ferrari a tout du personnage mannien, homme dans l’illusion du contrôle et en proie à des flux et des dynamiques qui le dépassent, « Ferrari » dénote dans la carrière du réalisateur par un classicisme qu’on ne lui connaissait pas. Le problème c’est que ce classicisme qui pourrait être élégant même s’il est un peu désuet, est rapidement un élément qui fige le film. Il le fige déjà dans un genre, le biopic, qui est par essence (sauf à de rares exceptions), rigide mais il fixe la mise en scène du réalisateur. On se retrouve donc face à un film étonnamment engoncé.


Ainsi seule les courses automobiles libèrent un peu Michael Mann de son carcan même si celles-ci souffrent de deux énormes problèmes. Un problème technique tout d’abord, avec une scène d’accident qui repousse les limites de la gêne tant les effets spéciaux y sont complètement ratés et dans laquelle la voiture adopte la physique de GTA V. Et un second problème car aucun des pilotes n’existent réellement à l’image tant le film est écrasé par le personnage d’Enzo. La conjonction de ces deux problèmes déréalisent complètement un accident pourtant dramatique dans la réalité.


Par ailleurs, le film est centré autour d’un enjeu marital et économique pour Enzo Ferrari. Rester avec sa femme avec qui il ne s’entend plus et avec qui il partage le deuil de son fils ou bien la quitter pour vivre avec sa maîtresse et leur fils. S’ébaucha alors le thème de la transmission et de la filiation mais les thématiques restent trop superficiellement traitées la faute sûrement à des personnages féminins qui, si pour fois chez Mann existent, sont réduits à l’état d’archétypes. L'épouse (Penelope Cruz) est dépeinte simplement comme une mégère acariâtre, affichant constamment une mine renfrognée et la maîtresse (Shailene Woodley) attend patiemment le retour de l’homme.


Et puis cette convention du cinéma américain de faire parler ses acteurs anglais avec des accents locaux… Franchement je n’en peux plus.


Déception.

geographe
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le 19 mai 2024

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