En vrai, les fêtes de famille c'est un cercle vicieux, du moins pour moi.
Car au final, mon schéma c'est : Se retrouver, retrouver les visages effacés de la carte SD de mon cerveau, faire la bise aux 1500 inconnus, subir les "aaan comme tu as grandi", tenter de trouver des gars de mon age, tenter de discuter, jouer avec les petits, traîner dans les cuisines, arriver premier au buffet, se prendre mégadose, regarder la diapo made in Windows Movie Maker, s'enjailler sur du Cotton Eye Joe, reprendre mégadose, se coucher à 3h, se réveiller à 11/13h, nettoyer la salle, dire au revoir à 1500 demi-inconnus, dire qu'on se reverra à la prochaine fête et partir.
Mais au moins ça reste moins pire que dans le Nord
Attention je ne parle pas de notre Nord à nous, ils font ce qu'ils veulent entre eux là-bas, mais je parle du Nord bien au dessus, là où l'IDH serait le plus élevé, où le PMU n'existerait pas, je parle bien évidemment de la Scandinave et plus précisément du Danemark.
Pays dont où commence Festen.
Le film commence banalement avec l'arrivée des invités pour les 60 balais du daron où on s'y retrouve avec une joyeuse introduction de ces derniers. Helge, le chef de famille aussi autoritaire qu'un Corleone. Michael, le gros beauf de la famille et sa sœur Helene une névrosée accompagné de son petit ami étranger, Gbatokai complément paumé dans cette famille de barges.
Ce qui le sera encore plus lorsque Christian, l’aîné prépare une petit speech où il commence à parler avec nostalgie d'une baignoire...
Issu du (court) mouvement cinématographique qu'est le "Dogme95", encourageant un cinéma moins superficiel et lisse au profit d'un autre plus réaliste et brut dans la mise en scène. Ainsi les défauts d'une caméra parkinsonienne et floue et l’inexistence de lumières artificielles en font paradoxalement une qualité reflétant l'état d’esprit du métrage et de ses personnages.
Évitant tout théatralisme comme Un air de famille dans le même registre, Festen réussit à viser juste dans ce qu'il dénonce avec ses révélations tuées dans l’œuf par un entourage préférant soit fuir, soit limiter la casse et remettre en question les propos du plombeur d'ambiance et ses "problèmes mentaux".
Au final plus le combat solitaire persiste, plus les secrets et les preuves se mettent à fuiter, plus le ton monte pour au final en venir aux mains et finir la fête dans des aveux amers.
L'avantage avec certains films comme celui-ci, tu t'attends peut être à te recevoir une claque de la joue droite mais finalement tu reçois une bifle de la joue gauche de sa part (Ouais j'ai trop d'inspi pour les métaphores, vous pouvez demander le nom de mon fournisseur par MP). Festen choque réellement tant ce genre de situation taboue est plus réelle qu'un troupeau de mille pâtes partageant sa passion du caca. Et dont les témoins et les victimes exercent eux-mêmes une loi du silence face à leur bourreau, les conduisant parfois à commettre l’irréparable.
Drôle, cruel, triste et dynamique, Festen se doit d’être vu au moins une fois tant pour l’originalité de sa mise en scène que pour sa critique sociale (hypocrisie, racisme, autocensure, rejet, tabous familiaux) que j'ai préféré ne vous le faire spoiler le moins possible (Du moins je l'espère).
Et puis, c'est déjà grave déprimant de faire une fête dans un château où tout le monde est assis.