Au départ : une caméra à l'épaule, conférant un aspect brut et très amateur à l'image, au risque de paraître bancal. Mais le réalisme y est et nous devenons ainsi témoins véritables de l'enchaînement des événements.
Dans les faits, ça commence par un dîner familial classieux, propre sur lui, dans un beau château, pour l'anniversaire du père. Rien d'intéressant.
Mais de vieilles plaies refont surface et exposent le véritable visage du père aux oreilles de cette société mondaine. Un malaise moral vient remuer les invités comme le spectateur, qui assiste à cette révélation dans un cadre qui répond de conventions sociales bien définies.
C'est à ce moment que les apparences tombent et que le naturel de chaque individu reprend le dessus, chacun se dévoile peu à peu avec toute sa noirceur. L'approche est viscérale, perturbante, et sans grands artifices ; tout se fait dans l'instantané et sur le vif, sans mesure de bienséance. C'est ce qui fait la force du film et le rend aussi percutant. A noter, les cuisiniers, personnages travaillant en arrière-plan, qui viennent aider à mettre sur la table la vérité, dans un but assurément cathartique.



Note : c'est d'ailleurs très intéressant de le voir après des films plus récents de Lars Von Trier (rapport au dogme95, manifeste qu'il a co-écrit avec Thomas Vinterberg), on remarque - évidemment - beaucoup de similitudes, à commencer par la volonté de bousculer l'ordre moral et de mettre à mal le bon sens du spectateur. On reçoit un peu mieux aussi la violence du film, du moins on l'accepte plus rapidement (quand on pense à d'autres actes ignobles vus dans Dogville par exemple). C'est surtout l'idée d'un dîner mondain où l'ambiance est plombée qui m'a beaucoup rappelé la première partie de Melancholia.

Créée

le 4 déc. 2011

Critique lue 604 fois

10 j'aime

Feedbacker

Écrit par

Critique lue 604 fois

10

D'autres avis sur Festen

Festen
Petitbarbu
8

L'important, c'est la famille.

Fever Ray - I'm not Done Pour son premier métrage dans le cadre du mouvement Dogme95, Vinterberg nous immerge dans un repas de famille bourgeois prenant place dans le manoir familial, isolé dans la...

le 22 août 2015

85 j'aime

9

Festen
Thieuthefirst
8

Recette pour un Festen (Critique en service commandé pour Hunky-Dory #03)

Avant toute chose Festen est un film déroutant sur le plan formel. En effet l'image tremblotte en permanence et présente un grain plus ou moins marqué tout au long du film (quand elle n'est pas...

le 24 oct. 2011

55 j'aime

11

Festen
Cmd
8

Le Roi se meurt

Je vais commencer par m'excuser. Comme ça si jamais il t'arrive quoi que ce soit, au moins, j'aurais tenté déjà de me faire pardonner mon offense. Au cas où tu ne l'aurais pas encore remarqué, je te...

Par

le 5 mars 2015

48 j'aime

9

Du même critique

The Seer
Feedbacker
10

Chemin de croix

Il serait facile de commencer par décrire la musique des Swans comme un condensé de noirceur pure, car c'est bien ce qui frappe d'emblée à l'écoute de chacun de leurs albums : une pulsion malsaine et...

le 10 sept. 2012

54 j'aime

11

Sugar Man
Feedbacker
5

Working Class Hero

Ou "Bob Dylan du pauvre" en titre. Sugar Man retrace le parcours d'un musicos, Rodriguez, qui a sorti dans le plus grand anonymat deux disques aux USA au début des 70's. Mais les disques parviennent...

le 4 mars 2013

43 j'aime

23

Les Mondes de Ralph
Feedbacker
4

Critique de Les Mondes de Ralph par Feedbacker

Les Mondes de Ralph, ça commençait bien. Son univers nous est joliment présenté : les connexions entre les différents jeux de la salle d'arcade, la façon dont les personnages perçoivent le monde...

le 21 déc. 2012

26 j'aime

2