Règlements de comptes à OK Corral.

Y a-t-il meilleur film que Festen à regarder en cette période de fêtes alors qu'on retrouve ses proches pour partager des moments en famille ?

Dans un premier temps, il faut souligner le parti pris de la mise en scène, avec caméra vidéo, qui correspond tout à fait à l'ambiance 'fête de famille'. On se retrouve donc à l'anniversaire des 60 ans d'un patriarche riche et autoritaire incarné par Henning Moritzen. La famille au sens large est présente, avec parents directs et conjoints dans ce que ça représente de pire comme de meilleur. C'est également un rassemblement un peu triste puisque marqué par la disparition récente d'une des filles de la famille qui s'est suicidée dans sa baignoire, bien que plusieurs personnes mentionnent la beauté des funérailles et 's'amusent' à demander s'ils ne sont pas dans la chambre où elle s'est donnée la mort. L’aîné des fils, et frère jumeau de la défunte, se lève pour porter un toast, et c'est alors que de vieilles histoires plus que déplaisantes que l'audience fait semblant de ne pas avoir entendues sont dévoilées et le repas continue non sans difficulté. Le film peut véritablement commencer.

On peut d'ores et déjà remercier le casting dans son ensemble, très juste, et qui permet de rendre le tout crédible. En effet, si les réactions ne sont pas nécessairement celles que vous et moi aurions eues, les acteurs parviennent à les rendre plausibles en jouant tout en retenue mais avec un investissement évident.

On assiste à des perles d'humour noir avec cette bourgeoisie décadente qui ne sait comment réagir. Aucune scène n'est gratuite, certaines sont accablantes, d'autres scandaleusement drôles. Ce serait pourtant une grave erreur que de croire qu'il s'agit d'un film léger. Le film est actuellement classé #9 des 'Films coup de poing' sur Sens Critique et ça n'est pas démérité. On prend crochets sur uppercuts. Devinez ce qui se passe lorsque le fils lève le voile sur le secret familial ? BIM ! Lorsque la mère doit choisir entre ses enfants et son mari ? RE-BIM ! Et enfin, lorsque la victime demande une justification ? K.-O.

Un film marquant donc. On regrettera simplement quelques plans gratuits qui donnent l'impression que Vinterberg se fait mousser comme par exemple celui depuis l'intérieur du tube d'aspirine, mais également une écriture qui laisse croire que la victime recherche la vengeance et qui nous ferait presque prendre en pitié le bourreau pour l'acharnement avec lequel on essaie de le descendre.

Un incontournable du cinéma danois.