Pensé à l’origine comme une parodie du slasher avant d’être repris en main par Roger Corman qui en a fait un film au premier degré en rajoutant des plans de femmes à poil, The Slumber Party Massacre ressemble, malgré tout, à s’y méprendre à une parodie. La faute, justement, à un scénario bas du front où des cruches à moitié à poil donc se font refroidir par un déjanté qui trimballe sa foreuse qu’il considère comme un pénis géant. Difficile à croire qu’une scénariste (une féministe en plus !) et une réalisatrice sont à l’œuvre même si, il faut bien l’admettre, les différents personnages masculins ne sont que des libidineux sans cervelle.
Le résultat, s’il a fait les beaux jours des vidéos-clubs, ne vaut vraiment pas tripette. Joué avec les pieds, le film pèche surtout par le manque total de charisme de son tueur qui doit être le point fort de ce type de films. Dépourvu de mobile, il tue au hasard parce qu’il est timbré. Tous les personnages ou presque, qui semblent d’ailleurs aussi libidineuses que leur alter ego, ne présentent aucune profondeur et on a rapidement hâte qu’elles se fassent repasser. Sauf que les meurtres manquent clairement d’imagination. Le tueur arrive avec sa foreuse et BRRRRR, elles sont mortes. Si on ajoute à cela des scènes totalement baroques (le tueur passe par la fenêtre et se pointe derrière deux des filles terrorisées qui n’entendent absolument rien avant de les tuer assez platement), on comprend bien qu’il n’est jamais question de suspense.
La musique, totalement ancrée dans son époque, s’en tire plutôt bien avec son thème au synthé qui sonne plutôt pas mal. C’est d’ailleurs peut-être l’élément le plus abouti de l’ensemble qui sonne comme les mauvaises séries B de Roger Corman : sans budget, sans imagination et vite expédiées (1’16). Dommage qu’on n’ait pas droit à l’autre Roger Corman sans budget mais regorgeant d’idées pour donner un vrai cachet à l’ensemble. Ici, c’est du slasher opportuniste de série qui n’apporte absolument rien au genre même si cela reste amusant au second degré.