Un thriller érotique à l'ancienne qui sort avec une dizaine d'années de retard sur les standards du genre (avec "Basic instinct" comme chef de file indépassable), surfant sur la vague pornochic qui irrigue la mode et la publicité en ces temps de démocratisation d'internet et du porno pour tous.
Dix ans avant la publication du premier tome de "Fifty shades of grey", il est déjà question d'un homme viril aux pulsions animales qui vient déniaiser une oie blanche aux fantasmes de type sado-maso. Premier problème, Joseph Fiennes cabotine honteusement dans la peau de cet alpiniste macho qui aime dominer sa belle. Il faut voir la scène de la demande en mariage (au bout de trois rencontres), juste après que monsieur ait salement pété la tronche d'un voleur de sac à main.
Dès le départ, on a donc beaucoup de mal à croire à cette passion dévorante, même si Heather Graham se montre légèrement plus convaincante que son partenaire masculin. De plus, la pulpeuse Heather paie de sa personne en dévoilant ses courbes avantageuses lors de scènes de sexe assez torrides.
L'occasion de signaler la présence derrière la caméra du chinois Chen Kaige ("Adieu ma concubine"), qui ne démérite pas forcément pour son unique incursion dans le cinéma occidental.
Mais le film reste plombé par un scénario bancal (adapté d'un roman du duo Nicci French), des seconds rôles insipides et des dialogues plats.
"Killing me softly" apparaît donc comme une sorte de nanar de luxe, opportunément boudé par le public et descendu par la critique. Paradoxalement, je ne me suis toutefois pas trop ennuyé, grâce à une durée assez brève, à la plastique d'Heather Graham (voire de Natasha McElhone), à un twist final acceptable et à quelques facepalms...