Quand j’étais gosse, je regardais plein de films en boucle. Certains dont je suis encore fier, d’autres moins. Là on est clairement dans le deuxième cas. Pour qui n’a pas grandi avec Fire, ice & dynamite, je pense que c’est clairement irregardable aujourd’hui, je préfère prévenir au cas où l’envie vous prendrait, après m’avoir lu.
Tout d’abord je reviens d’emblée sur le markéting mensonger du film. L’affiche ou la jaquette VHS de l’époque (je m’en souviens encore) affichait le titre du film dans une police un peu fun et tout en haut, dans une police très claire (pour qu’on ne la rate pas) était écrit en GROS « Roger Moore ». Ce qui a valu à mon frangin, sans vouloir trop l’afficher, d’appeler ce film « Roger Moore » quand on était gamin. Enfin c’est pas le sujet. Le problème c’est que notre James Bond préféré (oui je suis seul là-dessus mais je m’en cogne) apparait en tout et pour tout, cinq minutes au début, cinq minutes à la fin. Scandaleux.
Pour le reste, le film est vendu comme une gigantesque course de l’extrême, avec de la glisse, des bolides, du feu, de la glace, de la dynamite. Mais il faut bien attendre quarante-cinq minutes avant qu’elle démarre cette satanée course. On restera quoiqu’il arrive bien plus proche d’une comédie loufoque façon Un amour de coccinelle que d’une version JO de Mad Max.
C’est l’histoire d’un riche homme d’affaires, qui feint d’être mort pour échapper à ses créanciers et offre dans son testament toute sa fortune (135 millions de dollars, sans doute ce dont rêvait Willy Bogner pour pondre son bousin) à l’équipe qui remportera le Megathon, une grande course qu’il a conçue, se déroulant en trois épreuves. Il le fait surtout pour ses enfants (qui ne se connaissent même pas) qui devront faire équipe ensemble afin de récupérer leur héritage.
Dans la (sublime) critique que lui a offert Nanarland, l’article est (magnifiquement) renommé « Les bronzés font de la pub ». Et c’est la première chose qui m’a interloqué en revoyant ce nanar de l’extrême : Ses énormes placements produits, même pas discrets puisque ce sont clairement les noms arborés par les équipes : Les Milka cowboy et leur casque à cornes, les Paulaner bavarians en costume bavarois, les Club Med tridents, les Bayer scientists, les Adidas dynamics, et j’en passe. Et sans gêne aucune, une équipe entièrement féminine sera surnommée les Bogner beauties, soit la société même du père du réalisateur (une marque sportive de luxe), avec à sa tête une femme, présentée comme la plus belle femme du monde, qui n’est autre que la propre épouse de Willy Bogner. Plus c’est gros, plus ça passe.
Ajoutons à cela des stars qui font des caméo complètement inutiles mais ouvertement cités, comme des mécènes ou des guides : Issac Hayes, Nikki Lauda, Buzz Aldrin, Jennifer Rush, Robby Naish. Merci d’avoir passer une tête, un petit chèque et puis s’en va.
Quoiqu’il en soit, l’affiche promet des cascades et le film en donne beaucoup, à défaut de correctement les filmer. Willy Bogner étant un spécialiste des cascades à ski (il a semble t-il bossé sur certains James Bond, tiens) ce n’est pas si étonnant. Et la bande-son rock envoie du bois pour bien accompagner tout ça. Enfin c’était le minimum. Bref y a des moments assez chouettes, une descente à ski sur cailloux, l’escalade d’un barrage, une course de bolides dans la neige, une autre de patins sur une piste de bobsleigh.
Alors c’est sympa, assez fun, surtout en le revoyant avec les gamins, mais en plus d’être réalisé à la va comme je te pousse, le film est écrit n’importe comment. Scénario (qu’il tente de suivre tout de même) mis à part, ce sont surtout les courses elles-mêmes qui n’ont aucun sens : chacun se viande en permanence mais d’un plan à l’autre se retrouve devant ou derrière sans explication aucune. Mais bon, on a vite compris qu’on était là pour des chutes, explosions et autres cocasseries burlesques diverses et variées. Et comme tous les coups sont permis, chacun y va de ses savants coups de pute. Mention spéciale à l’équipe Chiquita (un couple d’italiens trop rigolos) et leur canon à bananes.