Derrière la façade d'un pays fort qui ne recule pas devant l'ennemi il y a l'envers du décors, c'est ce qui intéresse Kon Ichikawa. Et là c'est totalement différent, le réalisateur nous présente des hommes épuisés par un conflit qui les dépasse. L'image du guerrier en prend un coup, ces hommes ne veulent qu'une seule chose se reposer et manger, c'est la faim qui les tirailles. Ces soldats ne sont plus que les silhouettes qui déambules sur les chemins de terre du japon en avançant tels des zombies, ils errent sans but, et se couchent comme des robots dès l'arrivé d'un avion ennemi. Les avions mitrailles ces corps étendues sur le sol qui semblent sans vie, le danger éloigné ils se lèvent avec le même automatisme qui les a fait plonger au sol, pour reprendre leur route sans se soucier de ceux qui restent à terre. Ils se sont fait à la mort c'est leur quotidien, et voir un homme étendu au pied d'un arbre en attendant qu'elle vienne le chercher n'émeut plus personne.
Si la mort ne les touche plus c'est la faim qui est l’obsession de chaque instant. Certains deviennent même fous, ils mangent de la terre. Le glorieux soldat auquel voulait faire croire le gouvernement japonais d'alors est caduc. Il n'y a bien que ceux qui dirigent qui y croit encore. Kon Ichikawa fait un film fort qui écorne grandement la valeureuse image du soldat japonais.
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