[Mouchoir #24]
Nuage, tu n’es plus que fumée. Sachez oiseaux, seigneurs du ciel, que les mouches vous ont remplacé ici-bas. Et vous, plages, rivières et forêts, la haine a fait de vous des apparences. Ainsi l’horreur naît, lorsque les paysages meurent. Alors brûle feu, et illumine les plaines, tant que les Hommes peuvent encore te voir. Vous partagez le même destin ; quand approche la fin, vous n’êtes que fumée, cendres ardentes, qui tendent leurs mains vers ce ciel impitoyable.
Guerre, tu signes depuis toujours la mort des nuages. Aucune pluie ne chassera tes flammes, aucune larme ne relèvera tes cadavres. Dans ce cauchemar, la folie de mes frères devient plus redoutable que l’inapparente présence de mes ennemis. Alors Lieutenant, gardez la force de vos coups à mon égard pour le jour où la famine vous guettera.
Dans notre monstruosité, nous t’avons enfanté Guerre, et dans ta démence vindicative, c’est en tant que démons que tu nous as relevés. Homme, tu es banni des nuages, exilé sur cet enfer que tu appelles terre, où ton ombre marque l’empreinte future de ton sang sur le sol. Mais dis-moi Mère, et regarde-moi à genoux attendant ta réponse, existe-t-il ce jour, où les nuages renaîtront ?
7,5.
[27/05/17]