Il ne faut jamais dire jamais.

C'est peu de dire que j'ai beaucoup aimé Fievel, pas que pour ce qu'il raconte, mais pour son sous-texte religieux qui est sidérant pour un dessin animé. La fuite d'une famille de souris russes vers l'Amérique ressemble à s'y méprendre à l'exode des Hébreux vers une terre promise, exactement comme le périple de Moïse, un des actes fondateurs du judaïsme.
D'ailleurs, il est impossible que les réalisateurs (ainsi que Spielberg, producteur), n'y aient pas pensé, car on voit un bref plan où il y a une inscription concernant la (supposée) disparition de Fievel écrite en Hébreu, et non en Russe, pays d'origine de ces souris.

Ceci mis à part, c'est un formidable film, très imaginatif sur les aventures de cette petite souris perdue dans New York, qui arrive par bateau comme ce fut le cas de nombreux immigrés à la fin du XIXe siècle à New York. Ce qui renvoie bien sûr au Parrain 2, où ici un nom à consonance juive est remplacé par un équivalent américain plus facile à prononcer.
Picturalement parlant, c'est également d'une grande beauté, avec cette couleur dorée sur la Statue de la liberté alors en construction, et cette poisse sur le monde des souris, menacée par des chats.
Mais ce qui m'a le plus surpris, c'est tout ce qui concerne la musique, signée James Horner, mais aussi le doublage français (je n'ai pas pu avoir accès à la V.O.) que je trouve remarquable, avec ce choix très judicieux de donner à Fievel la voix d'une petite fille vraiment craquante, y compris lors des chansons. C'est l'époque où ça chantait beaucoup dans les dessins animés, mais ici, c'est assez bref, y compris lors de la plus connue d'entre eux, Plus jamais.

C'est vraiment un très bon film, dont je ne m'attendais pas à ce qu'il regorge autant de secrets, et que ça soit si beau. D'ailleurs, son succès sera tel que Don Bluth aura été le seul vrai concurrent de Disney dans les dessins animés. Dommage que le bide de Titan A.E. ait fermé cette porte...