The Immigrant
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Don Bluth est un génie. Je ne le dirai jamais assez. A peine sorti son chef d'œuvre du secret de NIMH, il se fait déjà repérer par Spielberg et Lucas qui veulent à tout prix envoyer chier Disney. Le timing est parfait puisqu'en 1986, la bande à Mickey est encore dans le creux de la vague et sort le très fadasse Oliver et Compagnie. Du coup, le film frappe un coup dans le box office en tapant des idées directement dans la tirelire Disney : de l'allégorie pur jus, de la métaphore bien soutenue, du lyrisme en veux-tu en voilà, de la quête désespérée, de l'optimisme forcené dans un monde noir et déprimé... et des chansons (mais des biens).
Nous sommes en 1885 et les Sourieskewitz (ou un truc approchant) vivent des jours pénibles dans la lointaine Russie des tsars, persécutés par les chats. Suite à un incident regrettable, les voilà à la rue et prêts à s'embarquer pour l'Amérique, terre des possibles. Fievel, le principal protagoniste, est le cadet de la famille. A part sa terrible faculté à être tête à claque, le jeune souriceau aime particulièrement se foutre dans une merde noire. Fievel perd donc sa famille en cours de route et se retrouve à errer dans New York à leur recherche. Ce petit con vivra des aventures rocambolesques sans que celui-ci ne s'en rende compte. Et à la fin, il meurt. Enfin non, mais ça aurait été chouette.
Du coup, on a droit à un film un poil plus familial que Brisby mais toujours avec cet amour du glauque et du bizarre. Avec en vrac une course poursuite avec des cafards dégueux, un chat végétarien et obviously gay, des orphelins sadiques, un politicien bourré... Et le tout dans une parabole de l'Amérique avec des souris, ou « comment l'immigration est la base même du pays ». Une histoire de juifs qui fuient l'oppression russe pour les États-Unis mais qui se retrouvent confronter à d'autres problèmes d'acceptation (l'exploitation des enfants, le changement de nom, le chômage, la mafia). Le chat comme symbole du fascisme et de la corruption.
Il y a bien entendu une jolie morale sur la liberté et l'entraide comme vertus américaines, joliment prononcé par une madame Sourisfeller autour d'une bande de prolos. C'est joli tout plein, patriotique à souhait mais ça n'efface heureusement pas les saloperies qu'on a pu voir tout au long de l'aventure. En effet, si l'on rit souvent et qu'on se doute de la fin heureuse, le film traverse quand même de sacrés moments de déprime, de noirceur et d'injustice. Ça vole donc bien plus haut que l'ordinaire des dessins animés pour mioches. Un film joliment capitaliste qui invente le concept de double lecture pour les gamins et leur parents. Avec en prime, la quête désespérée d'un père pour retrouver son gamin. Il faudra attendre Le Monde de Némo pour revoir une scène de retrouvailles aussi déchirante.
La suite au far west ne sera pas réalisé par Bluth, qui préfèrera se concentrer sur le Petit Dinosaure, où il explore encore avec brio le thème de la terre promise.
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Créée
le 8 sept. 2010
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