Parenthèse adolescente dans un climat estival, “Fifi”, qui s’inscrit dans le genre “coming of age”, narre l’histoire de Sophie, 15 ans, qui peine à se sentir à sa place au sein de sa famille. Posant les fondations d’un film ancré dans le réel, problématisant une cellule familiale pauvre et en proie aux crises, les premières séquences donnent un ton social à l’ambiance. Puis le film parvient véritablement à attraper le spectateur lorsque Fifi rencontre Stéphane, le frère d’une ancienne amie. Le jeu de découverte/séduction qui s’effectue dès lors entre les deux comédiens principaux laisse planer un sentiment d’euphorie, se mêlant avec rythme, humour, et décalage absurde. Céleste Brunnquell, prometteuse dès son premier film “Les éblouis”, retranscrit à l’écran une naïveté enfantine qui fait tout le charme du long métrage. Également, Quentin Dolmaire et sa mine désabusée en font le personnage paumé par excellence, qui rappelle forcément son rôle dans la série “OVNI(s)”. L’alchimie opère au fil du récit, deux talents en devenir du cinéma français qui se portent mutuellement au travers des péripéties. Avec une légèreté assumée, “Fifi” amène à voir une évolution et un basculement dans la vie de la jeune Sophie, qui à travers cette aventure se construit et accepte un peu plus sa condition familiale. “Fifi” est donc un premier film réjouissant, qui nous laisse profiter d’un avant-goût d’été.