Fight Club est l’un des films les plus cultes des années 90. Il vient confirmer aussi bien un réalisateur très talentueux, David Fincher (Seven – 1995 et Gone Girl – 2004) et deux grands acteurs : Brad Pitt et Edward Norton. Fight Club avait pourtant essuyé bon nombre de critiques à sa sortie : pourquoi est-il devenu un film de référence pour notre génération ?
« Les choses que l’on possède, finissent par nous posséder. »
Mais avant pour ceux qui ne connaissent pas (t’as intérêt à rapidement rattraper cette énorme lacune !), petit pitch du film : Edward Norton, narrateur du film, bosse dans une boîte, où le profit est la raison de vivre. Il s’y ennuie tout comme dans le reste de sa vie : pas d’amis, pas de nanas, mais un appartement tout droit sorti des catalogues Ikea. Il se sent tellement minable, qu’il en devient insomniaque et pour passer ses soirées parcourt la ville, afin d’assister à des réunions pour alcooliques anonymes, malades du pancréas ou atteints d’un cancer ou tout autre maladie, qui rappelle chaque jour que la lumière au bout du tunnel peut être bien proche.
Très vite, ces soirées l’aident à retrouver le sommeil : le malheur des autres fait son bonheur. Mais une certaine Marla (Helena Bonham Carter, l’ex de Tim Burton) a le même délire que lui et, deux qui font semblant dans ce type de soirées, c’est techniquement pas possible. Il recommence à ne plus dormir et un accord entre eux semble nécessaire. A moins que sa récente rencontre avec un certain Tyler Durden (Brad Pitt) ne change réellement sa vie !
« Tu m’as rencontré à un moment étrange de mon existence. »
Fight Club est un film qui crache sur la société sans toutefois proposer une solution de contournement qui soit convaincante. De la destruction, de la virilité, des muscles saillants, de la sueur, du savon. D’ailleurs voici la recette : 1 kg d’huile, 128 g de soude caustique, 300 g d’eau. Tenir hors de portée des enfants car c’est corrosif et la préparation est brûlante ! Après il y a plein d’étapes de mélange, de cuisson et de repos ! Pour revenir à notre sujet, Fight Club, c’est la naissance d’un alter-ego, d’un double jouissif et charismatique : Tyler Durden.
« Dans un total oubli de moi-même, envahi par la nuit, le silence et la plénitude, j’avais trouvé la liberté. Perdre tout espoir, c’était cela la liberté. »
Edward Norton, découvert dans American History X (1998), est un acteur avec un charisme exceptionnel. Je te conseille La 25ème heure (2002) et L’illusionniste (2006) pour que tu puisses mesurer son talent.
Pour ce qui est de Brad Pitt, il est temps d’arrêter de se ravir de sa séparation avec Angelina et de se pencher sur leur coopération sur Mr & Mrs Smith (2005) et Vue sur mer (2015), qui représentent à eux-deux le début et la fin de la love story Brangelina !
« C’est seulement quand on a tout perdu qu’on est libre de faire ce qu’on veut. »
Sinon à la base, Fight Club est une adaptation, sortie en 1996, du talentueux romancier Palahniuck, qui a notamment écrit Chocke (2001), qui raconte l’histoire d’un étudiant en médecine sexolique ou encore Monstres invisibles (1999), qui suit une mannequin, défigurée par une balle, qui tente tant bien que mal d’exister auprès de ses parents, pour qui elle n’est plus rien depuis la mort de son frangin quelques années auparavant.
« Avec l’insomnie tout ressemble à une copie de copie de copie. »
Palahniuck a également sorti récemment en comics la suite de Fight Club, Fight Club 2 (2016), qui essuie de très mauvaises critiques. Très difficile de se dire qu’il peut y avoir une suite à Fight Club, mais bon, il a essayé et personnellement, ça vaut tout de même le coup d’œil, surtout pour les notices d’évacuation en cas d’atterrissage d’urgence !
« Avec le canon d’un flingue entre les dents, on ne prononce que les voyelles. »
Si t’es toujours pas convaincu, il faut le voir, ne serait-ce que pour les dialogues : incisifs, jouissifs et corrosifs !