Fight Club, plaisir coupable
J'ai du mal à faire la part des choses avec ce film. D'un côté, des punchlines parfaites, des acteurs biberonnés au charisme et un final époustouflant. D'un autre, la critique de notre société qui sous un coulis de métaphores et de sois-disantes subtilités, peut se résumer en une phrase : "Vous êtes tous des moutons, cette société est pourrie, vous n'êtes que les pantins du capitalisme et de la société de consommation." Bonjour l'originalité.
Mais si on oublie l'aspect "je-suis-un-film-si-peu-consensuel" de Fight Club, je pense que c'est un film très réussi. Les personnages sont attachants, l'histoire est bien ficelée et le final ben... C'est le final quoi. Pas besoin de passer trois heures là-dessus, je me contenterai de faire une liste d'adjectifs pour le qualifier : surprenant, inattendu, déroutant, impressionant, magnifique, étonnant, marquant, renversant, émouvant... Vous avez saisi l'idée.
Donc franchement, Fight Club est un très bon film, du moment que vous vous arrêtez pas trop sur le message véhiculé. Attention, je ne dis pas qu'il est stupide de critiquer la société de consommation, bien au contraire mais 1. Le film manque cruellement de subtilité dans son analyse et sa critique 2. Je trouve ça assez ironique que David Fincher utilise la télévision, symbole de la société de consommation par excellence, pour la critiquer. Mais sous le message simpliste de "cette société est pourrie", le film nous parle à tous, et touche quelque chose au fond de chacun. Fight Club est le genre de film dont on ne dit pas qu'on l'a aimé pour ne pas passer pour des ados attardés qui fument des joints en refaisant le monde, mais qu'au fond de soi on a adoré.