Ce qui est dommage avec Fight Club, c'est qu'il est devenu l'emblème de couillons qui correspondent parfaitement à ce que Palahniuk ( auteur du livre dont le film est une adaptation, mais ça Wikipedia vous l'a appris depuis longtemps ) exècre dans notre société.
Désormais, si quelqu'un me dit que Fight Club est son film préféré, il m'exaspère. Et pourtant, pourtant, c'est indéniablement l'un de mes films préférés, l'un de ceux qui m'a le plus marquée.
Que j'en prenne un qui cite le film, et j'ai envie de le tordre en trente-neuf pliures puis de le laisser mijoter dans un chaudron rempli de graisse fraîchement liposucée ( la tite référence au sujet tavu <3 ). Et pourtant, pourtant, je fus la première à griffonner les " saintes paroles " de Sieur Durden sur chaque ( ou presque ) espace vierge qui me tombait sous la main, il fut un temps. Ben quoi, moi aussi j'ai été une lycéenne à keffieh.
Et les nanas qui prennent Marla Singer pour modèle, pour égérie. Euh. Y a une de ses répliques qui est chouette. Pour le reste, je vois vraiment pas ce qu'on peut lui envier.
Mais je ne renierai pas pour autant l'affection que je porte à ce film. Ce n'est pas lui qui m'énerve, mais les gens qui le portent en "Bible du Cinéma", et voient en Tyler Durden le Prophète Suprême ( coucou, vous avez capté le message de votre cher Tylerichou, ou bien ? ).
Fight Club est un peu ma véritable incursion dans l'élaboration d'une culture cinématographique ( en vrai c'était Requiem for a dream, mais ça par contre je l'assume pas autant, merci de votre compréhension ) plus ou moins par moi-même, l'un des premiers films vus sans mes parents ou grands-parents quoi.
J'aime toujours le scénario de ce film. Ses dialogues. Sa mise en scène. Son esthétique. Sa bande-son. Et, oui, son message, malgré tout. Il faut juste trier le propos. Ne pas l'encenser aveuglément. Parce que non, c'est pas avec un Projet Chaos que l'on résoudra tout. Mais faut pas non plus se laisser prendre pour des cons. Tovaritch ( "lol" ).
Si vous aimez vraiment Fight Club, affranchissez-vous-en un tant soit peu. Ce film est un déclencheur, pas un manuel des Castors Juniors auquel se référer à chaque pépin.
Merci Chuck Palahniuk, merci David Fincher.
Maintenant je fais ma vie et parfois je repense à l'une de vos oeuvres respectives. C'était marrant de se reposer dessus à chaque revendication pseudo-révolutionnaire.
À chacun de créer son propre manifeste, non ?
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