Je m'adresse en premier lieu à tout ceux qui ont déjà vu le film (et même ceux qui l'on déjà vu plusieurs fois).
La première fois que j'ai vu Fight Club, je devais avoir 16 ans ou 15, je sais plus. Étant déjà à cette âge là cinéphile, je me devais de mater tout les bons films, genre du "Top 10 des meilleurs des twist-finaux" ou autre playlist topito.
Mais faut dire ce qui est, la première fois qu'on voit ce film, on se prend bien dans la face le twist de fin et on ne repense plus qu'à ça. Ah si, on pense autre chose aussi: "Putain de merde, qu'est ce qu'il est cool Tyler Durden". Et c'est là que le film fait le tri...
Après avoir été dépucelé du Fight Club, j'avais une certaine fierté d'avoir vu ce film trop cool, je le conseillait à mes potes, je leur disais qu'il devait voir ce film (la plupart s'en battait les couilles d'un film de 99).
Mais moi même, j’étais un peu blasé au fond le twist final n'est qu'un parmi d'autres (y en a d'autres quoi).
Les années qui suivirent, je ne regardais jamais le film en entier quand il passait à la télé, je me disait que la boucle était bouclé, je connaissait la fin. Je matais juste le charisme de Tyler, au fond c'est lui qui tenait le film et puis c'était le modèle viril que tout le monde voulait ressembler, une vraie icône punk (genre trop stylé).
Puis hier j'ai eu une envie soudaine de mater ce film, évidement, comme par hasard, je retrouvais plus mon disque dur amovible..., je l'ai donc mater ce soir, et c'est la que j'ai eu lieu le déclic.
J'ai compris le vrai sens de ce film qui va bien au delà du twist ou de l'idée que l'homme est au fond une vrai bête (d'ailleurs, j'en ai pas parlé mais Fight Club et un PUR film de MECS).
Je me suis rendu compte que Tyler est dans chacune de nos têtes, un pur outil marketing. On a tous un Tyler pour nous dire "regarde ma veste en cuir rouge, trop la classe hein, ben achète là" ou "t'a vu mes lunettes de BG". Le moment précis de la révélation est dans le métro quand Durden regardant le mannequin cK dit: "c'est à ça que ressemble un homme?" avec quelques secondes plus trad ces propres ados face-caméra, quelle hypocrisie!!
Vient ensuite pour moi, le moment phare du film. Quand Tyler dit à Edward (je sais il n'a pas de nom ce con, peut être Jack): "C'est toi qui m'a crée, c'est pas moi qui m'est crée un pov' looser pour me sentir mieux dans ma peau".
C'est là qu'Edward se rend compte du pot-au-roses, non pas sur sa schizophrénie mais sur son libre arbitre vis à vis de la société: Tyler est le beau, lui est banal, Tyler est cool, lui a l'air d'un taré et personne ne connaît son vrai nom.
Ainsi il se débarrasse de l'image que la société lui vend en même temps que Tyler et se dévoile enfin comme il est, sans honte de lui-même ou des autres, ni la crainte qu'il a pu laissé paraître à travers tout le film.
De plus, l'explosion finale est une belle métaphore car il détruit symboliquement la société de consommation à travers tout ces grattes-ciels d'affaires, le rendant libre.
Pour moi, ce film témoigne du génie de Fincher, qui a réussi à produire un film qui est à la fois un succès commercial de masse (grâce à Durden) et qui nous délivre subtilement un message sur nous-même et sur la manière dont nous vivons. Bref chef-d’œuvre (et oui, à force on voit de mieux en mieux Tyler en flash au début du film).