Générique, neurones, musique des dust brothers, ce générique comme souvent avec David Fincher nous prends aux tripes.


Mais revenons un peu en arrière, fevrier 2016, j'ai encore 16 ans et je suis loin d'être un cinéphile. Je regarde des youtubers divers mais principalement des youtubers ciné (ne trouvant pas à l'époque de bons vidéastes parlant de littérature ou de musique). J'envie la capacité de Inthepanda ou le fossoyeur de films de parler de cinéma comme d'un art avec de la passion dans les yeux. Mais le cinéma comme autre chose qu'un divertissement m'est inconnu. Je décide donc de regarder tout les films du top100 senscritiques (pour voir des films qui ont inspirés des gens comme je voudrais l'être). Et encore aujourd'hui presque 4 ans plus tard le numéro 1 c'est Fight Club.


Je me retrouve ainsi face à ce générique tout gamin que j'étais à l'époque totalement scotché par la force de cette introduction. Le film va me marquer à tel point que je voudrai voir d'autres films aussi bons et je me lancerai dans une boulimie de films regardant tut ce que je trouvais à raison de 3 films par jour, créant ainsi ma cinéphilie.


Pourquoi j'aime ce film ? Principalement parce qu'il est le lancement de mon goût pour le cinéma, donc il a contribué en grande partie à ce qu'est ma vie aujourd'hui. Mais aujourd'hui je le revois dans le cadre d'un cours intitulé "entre literatura y cine : dobles, automatas y maniquies" ("entre littérature et cinéma : double, automates et pantins" pour les non hispanophones) et je me demande si j'aime toujours ce film que je connais par coeur. Oui, mais... Pendant plusieurs visionnages précédents, l'intérêt de le revoir était de voir tout les indices, tout les détails disséminés dans le film. Revoir le film avec les nouveaux éléments était une expérience formidable. Le découvrir au cinéma (et pour la première fois en VO) fut aussi une expérience superbe. Le revoir après avoir lu le roman fut assurément intéressant. Mais y a t il encore un plaisir à voir un film qu'on connait par coeur ? C'est comme un doudou rassurant, une valeur sûre, un ami de longue date. Mais force est de constater que le film a baissé dans mon top 10 (il était deuxième il n'y a pas si longtemps). Sans oublier ce que je dois à ce film, toute l'aura qui l'entoure et son sujet faisait que j'avais presque envie de me justifier quand je disais que je l'aimais (ce que j'ai fait juste avant en quelque sorte).


Pourtant le film ne mérite pas mon éloignement, je suis obligé de reconnaitre que bien que les thèmes du film et son ambiance me touche moins maintenant que j'ai grandi, il est un pur chef-d’œuvre. La réalisation est superbe, Fincher signant ici une de ses œuvres les plus fluides, les plus novatrices, dont les idées se retrouvent ensuite dans l’œuvre du cinéaste. Le scénario est une petite pépite, qui fait dire une fois la révélation arrivée : "mais oui tout est évident maintenant, comment ne l'avais-je pas deviné ?". La musique est constamment dans l'action est est une vraie merveille de BO. Les détails et clins d’œil sont intelligemment parsemés. Certains dialogues sont totalement cultes. Et le sujet du film, sur la masculinité et la société et ses travers, est bien plus intéressant (sans être très difficile à comprendre) que ce que beaucoup de gens en ont compris. Je suis toujours surpris de voir à quel point des gens comprennent ce film de travers. Il suffit de voir le nombre de théories nulles existantes (comme Marla n'existe pas) pour comprendre à quel point certaines personnes passent à coté.


Je ne pense pas que dans les prochaines années, je reverrais régulièrement fight club tant je le connais que trop bien aujourd'hui et que j'ai peur de ne plus l’apprécier. Mais je ne refuserai pas les prochaines occasions qui arriveront pour le revoir avec plaisir. Je n'oublierai jamais tout ce que je dois à ce film.


PS : je n'ai jamais regardé les films qui suivaient dans le top100 par fainéantise alors qu'au départ je souhaitais tous les voir. Heureusement qu'il était premier.


WITH YOUR FEET ON THE AIR AND YOUR HEAD ON THE GROUND

DonatienMourey
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le 3 oct. 2019

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Donatien Mourey

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