Ce film est dans la liste de ceux qui ont un "twist" final, de ceux qu'il ne faut pas spoiler (tout comme Sixième Sens ou Les Autres) et de ceux dont le sens change complètement dès que l'on a vu le film. Je ne l'avais pas vu, je me suis donc dit qu'il fallait que je rattrape mon retard en termes de thriller psychologique, et j'ai commencé Fight Club.
Le narrateur joué par Edward Norton mène une vie, disons-le, de merde, et ne trouve de réconfort qu'en fréquentant des groupes de soutien pour voir, sans perversion aucune, les souffrances des autres. Là, il y rencontre Marla (jouée par Helena Bonham Carter, que j'avais découverte dans Chambre avec vue) qui vient pour les mêmes raisons que lui. Dans un avion, il rencontre Tyler Durden (Brad Pitt je t'aime) qui vend des savons. Il se retrouve à devoir habiter chez lui, et ensemble, ils créent le fight club, club (comme son nom l'indique) de combat ultra-violent où se réunissent clandestinement les hommes, le soir.
J'ai bien aimé le film, mais j'ai surtout été bluffée par l'inventivité de la réalisation : ces plans à l'intérieur du frigo, mais aussi ces différences de lumière entre les moments où le narrateur est avec Marla et ceux où il est avec Tyler, ou encore l'explication du métier de Tyler au cinéma. Quant au scénario, il est très original et montre bien la complexité de l'évocation de la schizophrénie au cinéma (ce qui est exploité également dans Black Swan d'Aronofsky). Le suspense est haletant, mais le film a quelque chose qui ne se retrouve pas dans les autres "thrillers" : je ne saurai pas vraiment expliquer quoi, mais quelque chose m'a troublée dans ce film, et j'étais émue au plus haut point possible quand, au climax de l'action, le narrateur - dont je me suis rendue compte qu'à la fin qu'il n'avait pas de nom à lui - comprend que Tyler Durden n'existe pas, et qu'il est seulement une vision améliorée de lui même. La course poursuite (ou plutôt auto-poursuite) dans le parking souterrain m'a bluffée pour les talents de cascadeurs des deux acteurs, et la scène finale m'a émue aux larmes.
Savon, morsure à l'acide, seins chez un homme, maison abandonnée, Marla, immeuble qui s'effondre, cabine téléphonique, avion, première règle ne jamais parler du fight club, blessures au sourcil, cravate, pistolet, Marla, chute des tours : voilà un bref résumé de Fight Club, le chef d'oeuvre de David Fincher.