Carte Vitali
Dans l’ombre de Stanley Kubrick il y avait Leon Vitali. Fraichement sorti de l’école d’art dramatique, le jeune comédien est tombé sous le charme mystique de 2001, puis, après avoir vu Orange...
Par
le 10 mai 2020
3 j'aime
3
Dans l’ombre de Stanley Kubrick il y avait Leon Vitali. Fraichement sorti de l’école d’art dramatique, le jeune comédien est tombé sous le charme mystique de 2001, puis, après avoir vu Orange Mécanique, il s’est dit : « je veux travailler avec ce type ». Ce qui est au départ un coup de cœur a mué en un lien très fort entre le cinéaste et son comédien sur les plateaux de Barry Lyndon, film pour lequel il réussit son audition. Démarre ensuite 25 ans dans le secret du Dieu puisque Vitali abandonne dès lors sa carrière d’acteur pour se mettre au service de celui qui le fascine, sans doute au-delà du raisonnable. Il devient ainsi un "filmworker", d’abord dans l’équipe du casting de Shining puis homme à tout faire, homme de confiance qui dédiera sa vie, corps et âme.
Extrêmement riche en anecdotes, le documentaire est un précieux témoignage sur les méthodes de travail de Kubrick, lui qui parlait si peu, quand bien même ses interviews étaient réécrites par ses soins. De la production à la distribution, du mastering au marketing, tout se passe depuis la maison Kubrick en petit comité, chapeauté fébrilement par la Warner. Otage d’un cerveau hors-du-commun, Vitali n’a cessé de soutenir les obsessions de Kubrick, lui-même totalement soumis à ses œuvres. Des journées de 24h sans sommeil, une rigueur à vous donner envie de fuir mais l’aura du Maitre aura suffi à son travailleur de l’ombre à rester jusqu’au bout.
Garant de la vision de Kubrick, Leon Vitali est aujourd’hui un témoin de sa mémoire. Mémoire d’une œuvre considérable et intemporelle, qui dépasse les contours de l’écran. Vitali continue ainsi de se dévouer, encore ému par l’esprit de son gourou, et délivre dans ce documentaire un témoignage testamentaire, touchant et forcément important sur l’insondable génie de Stanley Kubrick.
On regrettera simplement la faible valeur cinégénique des entretiens, certains sont très mal éclairés, à faire trembler les dermatologues.
Créée
le 10 mai 2020
Critique lue 166 fois
3 j'aime
3 commentaires
D'autres avis sur Filmworker
Dans l’ombre de Stanley Kubrick il y avait Leon Vitali. Fraichement sorti de l’école d’art dramatique, le jeune comédien est tombé sous le charme mystique de 2001, puis, après avoir vu Orange...
Par
le 10 mai 2020
3 j'aime
3
Du même critique
Après plus de 6 000 jours dans l'espace à manger vegan, on commence à être frustré et aussi à avoir envie de baiser. Ce pitch est un bel hommage à ce que le cinéma de genre français peut faire de...
Par
le 23 oct. 2018
31 j'aime
2
Énième adaptation du classique d’Agatha Christie, le Crime de l’Orient-Express 2017 se cantonne dans un académisme somnolant alors que son casting hollywoodien augurait une relecture du mythe Hercule...
Par
le 21 déc. 2017
16 j'aime
1
Projet long et compliqué à financer, Le Cravate n'en demeure pas moins un documentaire indispensable à la compréhension sociale et politique de notre pays. D'abord, c'est le portrait d'un jeune...
Par
le 13 nov. 2022
9 j'aime
2