Fin de concession par Shortlegg
J'ai aimé les documentaires de P. Carles quand il porte sur le travail ou la condition du salariat. Les documentaires sur les médias me laissent plus songeur.
Voilà le dernier en date, j'espère qu'il sera aussi le dernier. Paradoxale démarche d'un journaliste qui pour dénoncer les médias et leur travers (mélange des genres, affinités politiques ou économiques, jeu de dupes) plus ou moins assumé, s'en va s'échouer sur les mêmes travers.
On a le sentiment d'assister à une sorte de documentaire psychanalytique de Pierre Carles "Comment j'ai pas digéré mes anciens employeurs". Surprenant documentaire où sur le fond c'est le vide intersidéral. Il n'amène rien de plus à ce qui a déjà été dit il ya 15 ans.
En effet, il en vient à se considérer comme une institution, où tout le moins, ses pairs verraient en lui une institution. Affligeant.
Je me suis demandé quelle est la différence entre lui et Pujadas en dehors du positionnement politique ? Quelle est la pertinence de dénoncer l'idéologie de droite de TF1 ?
Forcément, il se fait balayer à chaque interview. On assiste à la condescendance journalistique à son égard comme celle des hypermarchés avec le bio ou le commerce équitable "Vous savez, vous êtes nécessaire à notre travail, vous êtes l'aiguillon de notre métier, on a besoin de vous." C'est encore plus affligeant de s'apercevoir que Pierre y croit.
Ca tourne à vide, c'est nombrilistique.
Il existe de très mauvais documentaire alternatif, il en fait partie et plus probablement, ce qu'on doit à tout prix éviter de réaliser dans un documentaire de gauche.