Cela pose-t-il un problème de regarder Fin Décembre fin novembre ? Je m’excuse si c’est le cas : peut-être n’aurais-je pas perçu, l’eussé-je vu quand je le devais, que l’histoire était tellement dispersée. Je ne me disperse pas moins quand je remarque que Moez Kamoun a été assistant réalisateur sur les épisodes 1 à 3 de Star Wars pour les séquences en Tunisie, quoique… Mettre les deux films en parallèle avec tant de facilité a quelque chose de déconcertant qui fait repenser avec un regard différent aux scènes où les personnages rêvent de la France.
Mais l’histoire se perd vraiment un peu partout : ville, village, médecin, culture, il y avait moult façons d’imbriquer tout ça mais aucune ne consistait à survoler chaque sujet en comptant dessus pour introduire le suivant. Le pays où les drapeaux pâlissent au soleil avant de se déchirer au vent est un pays qui ne cesse de se sentir troublé par l’outre-mer, mais Kamoun faillit à nous troubler à son tour.
Abordant la politique sous un angle parodique, la tradition avec gêne & le mariage de façon dramatique, il ne trouve pas de thème sur lequel se figer, essayant d’injecter de l’art dans la campagne tunisienne avec, finalement, aussi peu de réussite que le personnage du médecin qui est un peu guitariste.
Il est dommage que le scénario dût être ainsi effiloché, car sous les très lourdes tâches de réalisateur, scénariste & producteur, Kamoun arrive quand même à faire émerger quelques personnages vraiment justes dont la cohérence n’est pas contaminée par le conservatisme.
→ Quantième Art