Sur le papier, le film aurait pu être très bon. Bon d'accord, les films de fin du monde ça ne date pas d'hier. Mais ceux qui se concentre sur des gens normaux et sur leur façon de dealer avec le fait qu'ils vont mourir dans quelques heures, ça ne courre pas les rue. A part bien Evidemment, le très bon et très sous-coté "4h44 dernier jour sur terre" d'Abel Ferrara. Sauf que voilà, le réalisateur a visiblement fait des choix qui ont rendu une idée propice à faire quelques chose de beau et de philosophique en quelques chose de beauf et d'antipathique.
Tout d'abord, si ce Zak Hilditch avait pour but de faire du personnage principal un héros ordinaire dans lequel on pourrait se reconnaître, et bien c'est raté. Du début à la fin ce bellâtre m'est simplement apparu comme étant l'incarnation du douchebag australien. Sur-baraqué, tatoué et arborant fièrement un de ces putains de débardeurs de backpacker allemand en vacance à Bali. Le type risque quand même sa vie, pour aller passer ses dernières heure à faire une soirée de Springbreak avec d'autre douchebags et avec la pute qui lui sert de femme, plutôt que de rester avec sa maîtresse à regarder la mer en attendant le moment fatidique. Et ce n'est pas avec cette histoire de petite fille qu'il va courageusement sauver, ni son changement d'avis éclair à la toute fin, qui vont me faire ôter de la tête que ce type est juste un profond connard, égoïste et superficiel.
Ensuite... Je sais bien que c'est la fin du monde, mais pourquoi ne reste-t-il qu'une poignée de psychopathe dans les rues de Perth ? Ou sont les gens normaux ? Les familles ? Pourquoi les rues sont-elles si désertes, alors que ce moment si spécial serait plutôt propice à d'importants mouvements de population. C'est comme si l'apocalypse avait déjà eu lieu et que l'humanité s'était déjà transformé en une bande de barbares prêt à tout pour subvenir à leur besoin les plus primaires. La comparaison n'a pas forcément lieu d'être, mais au moins, dans le film d'Abel Ferrara, les derniers instants de l'humanité me semblait beaucoup plus plausibles.
Après, ça peut être très mauvais sur le fond, mais parfois la forme suffit à faire un bon film. Ce n'est pas le cas ici. Que ce soit la photographie pisseuse ou les choix musicaux douteux (genre je te met du métal quand il y a de l'action et des violons quand t'es censé pleurer), rien ne vient rattraper la médiocrité globale de ce film.
"These final hours" n'est qu'un DTV de plus qui occupera péniblement 1h30 de votre temps. Un film qui semble n'exister que pour montrer de la violence et des paires de seins en se cachant derrière un propos faussement dramatique. Je vais plutôt aller me remater les Mad Max. Au moins ces films ont honnêteté de s'assumer tel qu'ils sont.