Une bonne partie du monde a déjà été rayée de la carte quand nous entrons in medias res dans ce film australien tourné à Perth. Le doute plane sur la nature de la menace qui pèse sur l'humanité : les corps jonchent les rues, les jardins sont déserts. La très belle image sépia, comme dévorée par un feu croissant, laisse penser qu'une comète se rapproche, brûlant tout sur son passage. Au beau milieu de cette désolation, au fin fond de cette urgence existentielle, un homme roule à perdre haleine, en s'enfilant une bouteille de scotch. C'est James, le très sexy Nathan Philips, que nous allons suivre tout du long, dans une course effrénée des derniers instants, où il sera question de plusieurs femmes.


On le croise d'abord dans les bras d'une jolie brune éplorée, qui ne souhaite rien que sa présence à ses côtés face à l'apocalypse qui gagne. Puis, au détour d'une rue, il sauve des griffes de deux prédateurs bipèdes une fillette blonde appelée Rose qui doit retrouver son père et va désespérément s'accrocher à lui, son dernier espoir de salut. Le héros doit rejoindre une fête de la fin du monde où se trouve sa copine officielle . Comprenez : une énorme beuverie à ciel ouvert où substances illicites et partouzes publiques font loi. L'ambiance m'a rappelé les excès de Spring Breakers, les ralentis sur les corps qui se déhanchent, les pilules qu'on avale, la musique assourdissante : une certaine idée de la décadence occidentale.


Sans révéler les tenants et les aboutissants de ce bon film post-apocalyptique, je peux dire qu'il va jusqu'au bout de son propos, qu'il mélange dans sa tonalité et ses idées la gravité d'un Melancholia et la folie vertigineuse d'un Take Shelter (il est d'ailleurs question, à un moment précis, d'un bunker dans lequel certains espèrent se replier pour échapper au chaos).


Mais il y a de l'inéluctable et de l'irrémédiable dans ce film, que ni la volonté, ni l'amour ne sauraient vaincre et qui contribuent à installer une tension grandissante et très efficace. Les personnages sont très bien mis en lumière, le grain orangé de la pellicule magnifie les peaux nues, luisantes, les regards émus, les corps qui s'étreignent une dernière fois.


Et, rien que pour cette somptueuse scène de fin (du monde) - cet horizon incendié, ce couple enlacé, à la fois terrifié et fasciné par ce moment poétiquement tragique, These final hours vaut clairement le détour.


Un film pour s'interroger une nouvelle fois et se complaire dans l'impossibilité d'une réponse : que ferions nous, si nous n'avions plus que quelques heures à vivre ? Vers quelle urgence se porteraient nos pas ?

BrunePlatine
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le 24 déc. 2016

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