Final Hours par Gilles Da Costa
Il y a des films comme ça, dont le pitch usé jusqu'à la corde n'inspire pas confiance. Et pourtant, il arrive parfois qu'un réalisateur parvienne à transcender une idée banale en apportant un soin tout particulier au développement de ses personnages et à leurs relations.
C'est exactement ce que fait l'australien Zak Hilditch avec These final hours. Ainsi, en partant d'un concept basique, presque simpliste, il construit une intrigue épurée et efficace, dépouillée de toutes fioritures, pour proposer une odyssée crépusculaire frappant avec un insistance là où ça fait mal.
Car si These final hours est bien un film apocalyptique, ou plutôt pre-apocalyptique, il se focalise principalement sur le parcours déchirant de deux âmes errantes à la recherche d'un port d'attache avant le grand départ. Dans un environnement hostile, où la mort fait partie du décor, où l'homme régresse à l'état de bête, libéré de toutes convenances sociales, James et Rose apparaissent comme le dernier bastion d'une certaine idée de l'humanité. Éclosant au beau milieu cet univers sauvage en fin de vie, leur relation fragile n'en est que plus touchante, leurs regards bienveillants que plus émouvants. A ce titre, l'alchimie entre les deux acteurs principaux fonctionne à merveille et le jeu de la jeune Angourie Rice est d'une maturité et d'une richesse effarante.
On peut être rebuté par le coté simpliste de ce road-trip, qui n'est finalement qu'une fuite en avant sans réels nœuds dramatiques rythmant l'ensemble. Mais impossible de nier l'efficacité d'un scénario ne reculant devant rien pour dépeindre sans esbroufe la cruauté cachée derrière le vernis craquelé d'une civilisation en ruines. Violent, excessif, émouvant, drôle, These final hours ne cherche à aucun moment à arrondir les angles, quitte à frôler à quelques reprises la caricature.
Peut-être un peu court, le film aurait bénéficié d'une fin moins abrupte, moins précipitée, pour être totalement satisfaisant. Mais au-delà de ce petit défaut, These final hours est une réussite incontestable, prouvant après son court-métrage Transmission, que Zak Hilditch est bien un réalisateur à suivre.