Présenté à Cannes en 2014 et sorti chez nous directement en DVD/Bluray pratiquement deux ans plus tard, These Final Hours témoigne de la forme du cinéma australien actuelle.
Rappelant le méconnu Miracle Mile de Steve De Jarnatt, These Final Hours conte les dernières heures de l'humanité, par le biais du parcours initiatique d'un jeune homme fuyant toute responsabilité et d'une fillette à la recherche du dernier lien filial qu'il lui reste. Un tandem improbable mais attachant, dont les échanges paraissent crédibles et naturels, parfaitement incarné par Nathan Phillips et la jeune Angourie Rice que l'on retrouvera plus tard dans l'excellent The Nice Guys de Shane Black.
Loin de tout spectaculaire facile (ce que ne lui permettait pas de toute façon son modeste budget), le film de Zak Hilditch préfère se concentrer sur son portrait au vitriol d'une humanité névrosée et montrée comme une gamine perdue et capricieuse, même si le cinéaste se refuse à sombrer dans le nihilisme, allant certes au bout de sa démarche mais faisant évoluer ses personnages contre vents et marées, détournant la notion de maturité avec une efficacité certaine.
Par le biais d'une mise en scène soignée et aérienne, laissant entrevoir un véritable sens du cadre, These Final Hours instaure une atmosphère à la fois crépusculaire, mélancolique et tendue, retranscrivant, malgré son manque flagrant de moyens, une ambiance de folie collective et de fin du monde palpable à chaque instant.
Sans être d'une originalité folle, These Final Hours aurait mérité largement plus qu'une simple sortie dans les bacs à solde, tant il s'avère prometteur et sincère, bénéficiant d'un soin formelle probant et d'une interprétation pleine de justesse.