Finch, c'est l'histoire d'un barbu qui a survécu à la fin du monde et qui cherche à rejoindre la côte ouest des Etats-Unis pour sauver son Goodyear. Qui est Goodyear ? Son chien. Tom Hanks, de nouveau seul au monde, incarne donc cet ingénieur ultra doué qui conçoit des robots pour l'aider dans son périple et assurer la sécurité de son ami canin parce que, voyez-vous, la couche d'ozone n'existe plus et expose donc les humains à des rayons ionisants mortels. N'allez pas chercher plus loin, c'est à peu près tout ce que propose le film. Mais alors, qu'est-ce que ça vaut ?
Au premier abord, parcourir ce monde post apo, aux côtés de Finch/Tom/Chuck et de son animalerie, se révèle réellement dépaysant. Les décors sont convaincants et le côté feel good du long métrage rend agréable la balade, le tout agrémenté d'une BO qui pousse chaque spectateur à dodeliner de la tête. Bref, le côté road trip marche très bien.
Techniquement, le film est stable sur ses appuis. Les deux robots qui accompagnent Finch, Jeff et Dewey, sont vraiment bien réalisés et cohérents. Leurs designs sont aussi excellents. La scène de la "naissance" de Jeff fonctionne d'ailleurs à merveille, grâce au travail qui a été réalisé dans les mouvements du robot.
Ceci étant dit, la question légitime qu'il convient de se poser est "est-ce qu'on se ferait pas un peu chi*r, quand même ?"
Et à cela, je répondrai sans hésiter "si si, un peu". Pourtant, on sent une réelle volonté de la part du réalisateur de combler le vide pour occuper le spectateur. On a le droit à de l'humour, à des flashbacks, à de longues phases contemplatives et même à une (timide) course poursuite. Malheureusement, tous ces artifices ne permettent pas de pallier le terrible manque d'ambition du projet. *Entendons-nous bien, je n'ai rien contre les films contemplatifs de road trip, mais là, clairement, Finch (le film, pas le personnage) a la cul coincé entre deux sièges, comme si le réalisateur n'était pas sûr de la direction à prendre. On alterne donc des scènes d'action qui n'aboutissent pas et des scènes contemplatives qui n'osent pas pousser le concept jusqu'au bout. Presque mécaniquement, au milieu du long métrage, le réalisateur crée une menace dont on ne sait rien et qui n'amène à rien, comme s'il avait fallu booster l'histoire. On se retrouve donc avec un film qui ne sait pas de quel côté pencher et qui ne traite pas suffisamment certains aspects.
Pour conclure, Finch est film techniquement réussi, agréable à regarder mais qui manque d'ambition et ne parvient pas à choisir son genre. Il aurait pu être un film singulier dont on se serait souvenu. Malheureusement, il demeurera un étrange projet inabouti qu'on ne saurait classer.
p.s. : j'ai oublié de parler de la performance d'acteur de Tom Hanks ; faisons simple ; elle est excellente et justifie à elle-seule le film (dommage d'ailleurs que le réalisateur se repose autant dessus).