"This place is dangerous, the time right deadly."

Ca commence comme un film noir avec un boss de la mafia de New York (et du New Jersey) caché en Italie cherchant à un homme de sa taille pour en prendre les traits ; ça tombe bien, 1,85 m et 85 kg c'est pile Robert Mitchum, gambler endetté risquant sa vie entre deux parties perdues ; l'idée est simple lui offrir des vacances au Mexique, 50000 $ et prendre sa place aux Etats Unis. Facile donc.

Mais si ce n'était que ça, ça ne serait qu'un film noir de plus, et pas forcément le meilleur de tous ; mais ce n'est pas absolument pas le cas. His kind of woman ne s'arrêtera pas là. Et on le comprend tout de suite, le film saute dans ce club de vacances pour riches ou tout le monde a l'air louche, le docteur bizarre qui joue aux échecs, l'acteur connu, la chanteuse brune fatale, le couple en lune de miel, tout le monde ; et Mitchum se promène, blasé, reposant son ironie sur une classe naturelle et habituelle, et va s'amuser à y foutre le bordel.

Le bordel, j'aime bien ! Il y a un aviateur alcoolo, des fayots, la police mexicaine, des agents infiltrés, le trajet sur la carte comme dans Indiana Jones, un médicament développé par les nazis, des bouteilles de champagnes, une partie de poker, une chaussure sur une table, des pièges avec des chaussures, un pistolet offert par un obscur fan club, des fusils de chasse, une tempête à venir, un bateau inconnu dans la baie et surtout Vincent Price !

Vincent Price ? Oui, oui, oui ! Dans un rôle délicieux, merveilleux même ; citant Shakespeare a toute occasion ("I must rid all the seas of pirates.","This place is dangerous, the time right deadly." ) avançant le fusil sur l'épaule dans l'onde glacée du Pacifique, ("Don't stand there jabbering. Abandon ship.") préparant le dîner son gibier farci entre les mains ! Vincent Price donc, en doux dingue vivant un second souffle. Les dialogues du film sont merveilleux, dans un film français on dirait que c'est du Audiard, ("Well, you see how it is. Fools get away with the impossible. / That's because they're the only ones who try it.") ça se lance des piques dans tous les sens. Les personnages secondaires sont parfaits ; et c'est souvent le signe d'une grande qualité !

(Attention, je survends sans doute, venez pas m'dire que c'est un pauvre 6, je vous aurai aussi prévenu de ça, d'ailleurs dans mes (très peux nombreux) éclaireurs (ayant vu le film) ça ne va que de 5 à 8, mais aucune importance ; c'était un film tellement cool !)
JZD
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Top du mec qui rentre chez lui allume la lumière et trouve un peu trop de gens dans l'ombre du salon !, Top 3 de coups de ceinture ! et Top 7 d'ancien nazi !

Créée

le 8 sept. 2014

Critique lue 759 fois

14 j'aime

3 commentaires

J. Z. D.

Écrit par

Critique lue 759 fois

14
3

D'autres avis sur Fini de rire

Fini de rire
JZD
8

"This place is dangerous, the time right deadly."

Ca commence comme un film noir avec un boss de la mafia de New York (et du New Jersey) caché en Italie cherchant à un homme de sa taille pour en prendre les traits ; ça tombe bien, 1,85 m et 85 kg...

le 8 sept. 2014

14 j'aime

3

Fini de rire
Alligator
6

Critique de Fini de rire par Alligator

Quel drôle de numéro! Oscillant entre comédie loufoque et huis-clos noir, ce film est par moments déconcertant. Le couple Mitchum/Russell joue entre velours et rugosité au jeu du chat et la souris...

le 1 janv. 2013

3 j'aime

Fini de rire
Cinephile-doux
5

Mitchum ! A vos souhaits !

Le scénario, peu étoffé d'ailleurs, appartient incontestablement au registre du film noir. Mais sa tonalité l'est nettement moins avec sa nonchalance qui confine presque à de la léthargie, dans sa...

le 20 mai 2017

1 j'aime

Du même critique

Malcolm
JZD
10

Critique de Malcolm par J. Z. D.

Francis qui veut pas travailler ! La peluche bleue qui parle à Dewey, et Reese pom-pom-boy ! Les microbes qui veulent entrer dans ses yeux ! Les objets s'évanouissent à proximité de Al ! Les nouveaux...

le 30 mars 2011

181 j'aime

35

La Vie aquatique
JZD
10

Critique de La Vie aquatique par J. Z. D.

Il faut, une fois pour toute, que je justifie ce dix, ce coeur, et cette place un peu malhonnête en tête de mon top film. En effet, ce film n'a pas les épaules (encore que c'est plus des jambes qu'il...

le 19 nov. 2010

159 j'aime

26

The Grand Budapest Hotel
JZD
8

The Budapest Hotel.

Inlassablement, le cinéma de Wes Anderson est parfait. Il est même de plus en plus parfait. Et pourtant, je ne suis pas sûr d'aimer de plus en plus ces films. Déjà, depuis un moment, ses notes...

le 26 févr. 2014

106 j'aime

9