Découvert en France avec Ali a les yeux bleus, Claudio Giovannesi confirme avec Fiore son sens des portraits, par touches successives, en délicatesse et sans recourir à une psychologie ou à un déterminisme social pesants. Fiore raconte quelques mois de la vie de Daphne, délinquante de 17 ans, en détention, privée de la liberté qui est sa seule envie. Comment en est-elle arrivée là ? Le film ne le dit pas et cela n'a qu'une importance relative. Seul compte le caractère rebelle et farouche, touchée par l'amour dans des conditions qui ne l'autorisent pas. Fiore n'est pas un énième film de prison, il a cette grâce juvénile que l'on retrouve dans quelques grands films italiens, un mélange de réalisme et de romantisme désillusionné. Le film ne quitte pratiquement jamais Daphne, incarnée avec un charme fou par la débutante Daphne Scoccia. Elle est de la race de ces actrices transalpines capables en un mouvement de cil de passer du drame à l'insouciance. Une révélation.