Firepower
3.9
Firepower

Film de Richard Pepin (1994)

L'enquête policière ? On s'en f... Au bout d'environ vingt minutes, le film oublie complètement la raison de sa venue dans une salle clandestine de combats à mort, normalement pour enquêter sur un nouveau produit qui ressemble à une drogue ultra-dopante, et accessoirement rattraper un évadé de prison qui est l'un des lutteurs. Il oublie, donc, pourquoi il est là, comme un gamin lâché dans une fête foraine, et profite du moment pour nous montrer tous les combats, même ceux qui n'ont absolument aucun rapport avec l'avancée de notre enquête. On s'en fiche, clairement, car les combats s'enchaînent, tous avec des coups voltigeants, des armes diverses, des issues incertaines, et lorsque nos deux héros-flics s'y mettent, on arrête même de manger son popcorn. Il faut dire que nos héros sont Chad McQueen (fils de Steve McQueen, qui jouait un des enfants du dojo dans Karate Kid, et dont l'adresse aux arts martiaux ne s'est pas perdue entre temps) et Gary Daniels (Ken Le Survivant, un autre registre de combat : il a la main lourde), face à une armoire à glace de 2m au visage de vrai méchant de cartoon. Et l'on ne s'attendait pas à l'issue des combats (

Gary Daniels est décapité en plein combat à mort, on voit la femme de Chad McQueen se faire dégommer par la bande des méchants... On ne pourra pas dire que l'on ne touche pas aux héros), amenant sur un combat final expéditif (le lutteur se fait électrocuter en mettant son katana dans une boite à fusibles, et le commanditaire de l'organisation se fait tuer dans la foulée,

fin.) mais concluant un film étonnamment sympa. On retrouve aux doublages quelques voix qui nous parlent (Emmanuel Curtil à l'annonce micro des combats, si l'on n'est pas trop sourdingue... Comme aucune fiche technique n'existe sur le sujet, on va le mettre au conditionnel), la quantité de baston est vraiment très généreuse, les personnages sont attachants (le buddy-movie où les deux flics sont inséparables et se clashent sans arrêt), avec un pseudo-scénario (ils expliquent au début qu'on est dans le futur - en 2007 - et que La Zone est un territoire de dépravation où la Justice a décidé de ne plus avoir d'emprise pour se faciliter la vie, et le VIH a enfin trouvé un vaccin, malheureusement perdu dans un flot de faux vaccins dangereux, dont la drogue super-puissante qui inquiète nos deux flics), qui tient peut-être deux minutes et demi sur 1h40 de film, mais a le mérite d'avoir essayé une explication, même furtive, à sa réelle envie : montrer des pains dans la tronche, encore et encore. Vous l'aurez compris, Firepower est loin d'être une daube, au contraire il est généreusement divertissant (ne serait sa musique complètement décérébrée qui lui donne une fausse patine de nanar des années 90), tente rapidement de raccrocher un semblant de justification à son fantasme de baston en continu, et nous présente deux flics vraiment sympa à suivre, qui ont en plus deux styles de combats très différents (grâce aux acteurs qui les interprètent, ayant chacun un bagage filmique bien précis dans le cinéma d'action). Enfilez votre maillot bleu (celui des débutants, qu'on n'a pas le droit de tuer sur le ring), et prenez une boîte de Doliprane : Firepower frappe fort.

Aude_L
5
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le 6 nov. 2024

Critique lue 10 fois

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