En adaptant «Firestarter» de Stephen King, le réalisateur Mark L. Lester («Class 84», «Commando») filme la dramatique fuite en avant de la petite Charlène (Drew Barrymore) alias Charlie (titre français du long-métrage) et de son père Andy (David Keith). Au travers d’un prologue où la partition musicale de Tangerine Dream sonne très Carpenter, Charlie et Andy McGee se retrouvent poursuivis par des hommes armés et déterminés, le spectateur apprendra par flashback, le pourquoi de cette traque. En effet, quelques années auparavant Andy a fait la connaissance de Vicky (la très jeune Heather Locklear) lors d’expériences scientifiques destinées à développer des pouvoirs psychiques dans un laboratoire expérimental secret. Leur liaison donnera naissance à la petite Charlie. En apparence normale, la fillette naîtra avec le don de contrôler le feu à distance par le seul pouvoir de son esprit. La télékinésie, un don, non, plutôt une malédiction traitée une fois de plus dans une adaptation cinéma après celle de «Carrie»(76), «Shining»(80) du même Stephen King emboîtant ainsi le pas à d'autres longs-métrages traitant du même sujet, tels que «Furie»(77) De Brian De Palma ou encore «Scanners»(79) de David Cronenberg. Un thème récurrent à l’univers de King, un fardeau qui incombera une fois de plus à un être fragile et innocent, ici la petite Charlie jouée par une Drew Barrymore pouponne à souhait. Mais que l’on ne s'y trompe pas, ce visage angélique déchaînera les enfers lors de scènes toujours aussi efficaces, car acculée et menacée par ceux qui l’ont créé, Charlie protégée par son père et inversement, n’aura de cesse de vouloir fuir cette condition inhumaine de cobaye vivant et ainsi pouvoir retrouver un semblant de vie normale. Mais c’est sans compter sur une galerie d’ordures, Martin Sheen, Moses Gunn, mention spéciale à Georges C. Scott, terrifiant en véritable machine à tuer dotée d’une psychologie redoutable.