Quatre années après la sortie de Charlie de Stephen King, le cinéma s'en s'empare et va tenter de créer à l'écran la peur et l'atmosphère paranoïaque que l'on retrouve dans les écrits du romancier américain.
Comme dans le livre, on rentre dès les premières secondes dans le vif du sujet, rappelant l'urgence du présent et des souvenirs nous montrant une partie du passé et comment on en est arrivé là. L'auteur ne prend pas forcément le temps de bien nous faire comprendre comment les personnages sont venus à cette situation, préférant miser sur une intensité qui devait monter crescendo, ce qui ne sera pas forcément le cas malheureusement.
Plutôt fidèle à l'oeuvre de Stephen King, bien que plusieurs moments soient coupés, Mark Lester ne parvient pourtant pas à s'en détacher et Charlie se révèle bien trop académique. Ici, les sensations sont absentes et le film est limité, engendrant principalement des regrets lorsque l'on voit son potentiel. Néanmoins, tout n'est pas à jeter, si la création fait défaut, ça n'en reste pas moins efficace et plutôt bien mené, avec des scénaristes se concentrant logiquement sur l'essentiel, offrant ainsi une histoire intéressante et des personnages qui le sont tout autant.
Le réalisateur se montre aussi à son aise pour mettre en scène les relations entre les personnages, à l'image d'un Rainbird se rapprochant de la jeune fille, tout comme il maîtrise le rythme alors que les séquences d'actions sont peu nombreuses, gérant ainsi bien les dialogues. Martin Sheen, qui a déjà brillé dans un personnage de Stephen King via Dead Zone un an auparavant, se montre à nouveau à son aise dans le rôle d'une véritable crapule, et se révèle bien entouré, à l'image de George C. Scott en Rainbird ou Drew Barrymore en Charlie. On notera aussi un cadre (décors, bande originale ...) ancré dans son époque et bien utilisé, collant assez bien avec les images.
En adaptant Charlie de Stephen King, Mark Lester ne fait pas de miracle mais parvient tout de même à créer une atmosphère plutôt prenante et efficace, sublimant ses comédiens et retranscrivant, tant bien que mal, l'univers si particulier de l'auteur américain.